La Bourse de Paris a une nouvelle fois broyé du noir mercredi (-1,17%), retrouvant ses niveaux d'il y a près de deux mois, après deux mauvaises nouvelles provenant des Etats-Unis qui ont renforcé les craintes d'un ralentissement de l'économie américaine et par ricochet mondiale.
A la clôture, l'indice vedette a perdu 40,92 points pour s'inscrire à 3.450,19 points, au plus bas depuis le 6 juillet, dans un volume de transactions de 3,2 milliards d'euros.
Pour la deuxième séance consécutive des indicateurs américains ont fait trébucher significativement les bourses européennes.
"C'est le retour en force du défaitisme et de la +bear+ attitude sur les marchés", a commenté Marc Touati, économiste chez Global Equities faisant référence aux pessimistes qui ont pour l'instant pris le dessus face aux +bullish+ (optimistes).
Et le spectre d'une reprise en "W" (+double dip+, c'est-à-dire une reprise suivie d'une rechute) est revenu hanter les marchés, ce scénario étant de plus en plus évoqué à la vue des derniers indicateurs américains.
Mercredi le marché a piqué du nez juste après la publication des commandes de biens durables américaines. Malgré un léger rebond en juillet (+0,3%), les commandes se sont révélées beaucoup moins fortes que prévu par les analystes. "L'avenir dans le secteur manufacturier s'assombrit", souligne la note de BNP Paribas ajoutant que ce déclin s'explique par la décélération dans le commerce mondial.
Peu après, le marché a été secoué par un nouveau chiffre dans l'immobilier faisant état d'une baisse des ventes de maison neuves en juillet, à des niveaux les plus bas depuis 1963 au moins. Mardi c'était le nombre déjà décevant des ventes de maisons anciennes qui avait fait baisser le marché.
La bonne surprise venue de l'indice du climat des affaires Ifo, publié en Allemagne a été incapable de résister aux mauvais chiffres américains. Pourtant cet indice calculé sur le mois d'août évoluait tout près de ses plus hauts historiques.
Les valeurs industrielles très sensibles à la conjoncture et donc en première ligne en cas de ralentissement économique ont fini en forte baisse à l'image de Vallourec (-3,68% à 66,50 euros) et Alstom (-2,29% à 37,61 euros).
Les bancaires, également pénalisées en cas de ralentissement économique, ont souffert: BNP Paribas (-2,78% à 49,16 euros), Société Générale (-1,89% à 39,93 euros) et Crédit Agricole (-1,44% à 9,9 euros).
Parmi les rares valeurs à faire face, Lagardère (+3,95% à 29,05 euros), dopé par un relèvement de sa recommandation par Exane BNP Paribas. EDF Energie Nouvelles (+2,42% à 30,88 euros) a repris de la hauteur après avoir fortement baissé la veille suite à l'annonce d'une baisse des tarifs de vente de l'electricité photovoltaïque.
Lafarge a également récupéré après le fort recul des dernières séances (+0,89% à 36,79 euros).