Selon une source de marché, Berstein a relevé son objectif de cours de 94 à 106 euros sur Schneider Electric tout en réitérant son opinion Surperformance. Le broker estime que les résultats du premier semestre témoignent du redressement de la demande et de l'amélioration de la croissance séquentielle dans toutes les divisions et dans toutes les régions géographiques.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Schneider est parmi les premiers fabricants mondiaux d'équipements de distribution électrique basse et moyenne tension (principalement sous les marques Merlin Gerin et Square D), d'automatismes industriels et d'équipements d'énergie sécurisés.
- Le groupe fournit des équipements pour des marchés diversifiés aux cycles différents, de l'industrie aux infrastructures. Cela lui permet d'amortir les chocs conjoncturels.
- Le groupe bénéficie de positions solides dans ses activités et dans les pays émergents. Il devrait, en particulier tirer parti de sa présence en Chine.
- Le groupe ambitionne de devenir le leader des « nouvelles économies » en 2011, date à laquelle il compte réaliser la moitié de ses coûts de production dans les pays émergents.
- Pour Schneider Electric, l'efficacité énergétique constitue une opportunité de croissance et de différentiation. Le président du directoire, Jean-Pascal Tricoire, mise beaucoup sur le smart et le green grid, l'électricité intelligente et verte. Il élargit ainsi considérablement sa cible de clientèle en se positionnant aussi bien auprès des producteurs d'énergie (par exemple, pour convertir l'énergie solaire), des entreprises et des particuliers (domotique).
- L'acquisition d'une partie de l'activité d'Areva T&D, autofinancée en intégralité, permet à Schneider Electric, déjà présent dans la distribution d'électricité, de devenir le deuxième acteur mondial sur le marché de la moyenne tension électrique, devant Siemens et juste après ABB. Cela devrait conduire à une revalorisation du titre.
- La situation financière est saine.
Les points faibles de la valeur/=
- Schneider pâtit d'un cycle d'activité court (avec un carnet de commandes qui ne représente que 1 à 2 mois de ventes), ce qui renforce le manque de visibilité.
- Certains marchés, comme le bâtiment résidentiel et commercial, n'ont pas repris en Europe et Amérique du Nord. La visibilité dans ces domaines est limitée à court terme.
- Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.
Certains investisseurs considèrent que l'action, dont le cours a fortement rebondi en 2009, ne présente pas de potentiel de valorisation, et que son prix intègre désormais les éléments positifs.
Comment suivre la valeur
- Schneider peut paraître difficile à appréhender. Ses métiers et produits sont peu connus du grand public.
- Les équipementiers électriques sont très sensibles à l'évolution du marché immobilier. De plus, de par sa présence en Europe et en Amérique du Nord (qui représentent tous deux 68% de son activité sur l'année 2009), le groupe est très sensible à l'évolution de la conjoncture sur ces deux continents.
- Schneider Electric est dépendant des variations de change : le groupe réalise environ 40% de ses recettes dans la monnaie américaine et dans des devises liées (yuan notamment). La variation des prix des matières influe par ailleurs sur la rentabilité du groupe.
- Schneider souhaitant sensiblement accélérer sa présence dans les pays émergents, les acquisitions sont à surveiller.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.