Affaiblie par une série de mauvais indicateurs économiques, la Bourse de New York a effacé un mois de gains, alors que les investisseurs attendent avec appréhension les chiffres révisés de la croissance américaine la semaine prochaine.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a lâché 0,87% à 10.213,62 points, retombant à son niveau d'il y a un mois, et l'indice élargi Standard and Poor's 500 0,70% à 1.071,69 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, est parvenu à engranger 0,29% à 2.179,76 points
"Les choses sont tellement troubles et il y a tellement d'incertitude et d'indécision", constate Ryan Detrick, de Schaeffer's.
La maigre tentative de rebond mardi et mercredi après une semaine difficile a tourné court avec la publication d'indicateurs de très mauvais présage aux Etats-Unis: des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage touchant le seuil symbolique de 500.000 et la contraction de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie.
Au cours des deux séances qui ont suivi, et clôturé la semaine, le Dow Jones a reculé de 1,94%.
"On continue d'avoir des signaux, qu'ils viennent des banquiers centraux ou directement des statistiques économiques, qui suggèrent que le profil économique des prochains trimestres va être plutôt mauvais", indique Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Le contexte de craintes générales pour la reprise économique a éclipsé le foisonnement d'annonces de fusions-acquisitions sur les marchés.
"On atteint les limites d'un modèle de sortie de crise qui est celui d'entreprises ayant une santé extraordinaire" face à des ménages en difficulté et des finances publiques "catastrophiques", estime Evariste Lefeuvre.
Aucun élément directeur n'est attendu pour soutenir le marché après cette semaine difficile.
"Les deux prochaines semaines, avant la Fête du Travail (le premier lundi de septembre, ndlr) sont traditionnellement les plus légères" en terme de volumes. "La saison des résultats est finie, il n'y a pas de données économiques majeures", souligne Ryan Detrick.
Le marché devra tout de même se confronter vendredi à la nouvelle estimation du produit intérieur brut des Etats-Unis, une "mauvaise nouvelle" en perspective selon M. Lefeuvre puisqu'il devrait être revu en baisse.
Auparavant, le marché gardera un oeil mercredi sur les commandes de biens durables, attendues en hausse après un recul au mois précédent.
Les ventes de logements anciens et neufs pour juillet seront publiées respectivement mardi et mercredi.
Le marché suivra aussi les nombreuses émissions d'obligations prévues, alors que les investisseurs commencent à s'interroger sur l'existence d'une bulle sur les titres souverains, selon Evariste Lefeuvre. Le rendement du bon du Trésor à échéance 10 ans est retombé à ses plus bas niveaux depuis le printemps 2009 au cours de la semaine écoulée.