Les marchés américains ont clôturé en baisse jeudi suite à la publication de données économiques décevantes. La hausse inattendue du chômage la semaine dernière et la chute de l'indice de la Fed de Philadelphie contre toute attente ont ravivé les craintes des investisseurs. Le secteur de l'énergie et des matières premières a été attaqué avec le recul du prix du baril de pétrole brut. Intel a également plongé après l'annonce du rachat de McAfee. Le Dow Jones a reculé de 1,39% à 10 271,21 points et le Nasdaq a abandonné 1,69% à 1 075,63 points.
La vague des OPA touche le segment technologique. Intel (- 3,52% à 18,90 dollars) a enregistré le recul plus prononcé du Dow Jones après avoir annoncé le rachat de l'éditeur de logiciels de sécurité informatique McAfee pour 7,68 milliards de dollars en numéraire. L'action de ce dernier s'envole de 57,52% à 47,15 dollars, tout près des 48 dollars offerts par le numéro un mondial du secteur des semi-conducteurs. Il s'agit de la plus importante acquisition de l'histoire d'Intel.
Les chiffres économiques du jour
L'indice des indicateurs avancés du Conference board a enregistré une hausse de 0,1% à 109,8 au mois de juillet conformément aux attentes des analystes. En juin, cet indice s'était replié de 0,3%.
L'indice de la Fed de Philadelphie a chuté à - 7,7 au mois d'août contre 5,1 au mois de juillet. Les analystes attendaient au contraire une hausse à 7,0.
Les inscriptions au chômage ont atteint 500 000 aux Etats-Unis lors de la semaine du 14 août contre 488 000 la semaine précédente. Les analystes attendaient une baisse de ce chiffre à 476 000.
Les valeurs à suivre aujourd'hui
APPLIED MATERIALS
Applied Materials a dévoilé des résultats et prévisions supérieurs aux attentes. « Pour résumer, nous anticipons une fin très solide pour une excellente année fiscale » a déclaré George Davis, le directeur financier du groupe américain d'équipements pour le secteur des semi-conducteurs. Sur le troisième trimestre, clos début août, le groupe a dégagé un bénéfice net de 123 millions de dollars, soit 9 cents par action, à comparer avec une perte de 55 millions de dollars, ou 5 cents par action, un an plus tôt.
INTEL
Intel a annoncé le rachat de l'éditeur de logiciels de sécurité informatique McAfee pour 7,68 milliards de dollars en numéraire. Le numéro un mondial du secteur des semi-conducteurs propose 48 dollars, par action, ce qui représente une prime de 60% par rapport au cours de clôture de la veille. McAfee opérera comme une filiale indépendante. Intel s'attend à ce que cette opération soit légèrement relutive au niveau du bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, dès la première année après sa finalisation.
MASTERCARD
MasterCard a fait l'acquisition du britannique DataCash pour 333 millions de livres sterling (soit 405,7 millions d'euros environ) a annoncé le groupe américain de cartes de crédit. Ce rachat devrait lui permettre de se renforcer dans le marché du paiement en ligne. L'an dernier, DataCash a enregistré un chiffre d'affaires de 36,9 millions de livres pour une marge opérationnelle de 46%. Le groupe britannique a effectué sur cette période plus de 240 millions de transactions auprès de 1 400 sites marchands.
SANDISK
Le spécialiste des mémoires informatiques Sandisk a annoncé l'émission d'obligations convertibles pour un milliard de dollars. La greenshoe s'élève à 150 millions de dollars. Elles seront remboursables en 2017. Cette opération va notamment lui permettre de rembourser en partie des obligations convertibles venant à échéance en 2013.
SEARS HOLDINGS
Sears Holdings a publié au titre du deuxième trimestre une perte de 39 millions de dollars, soit 35 cents par action. L'an dernier, le groupe américain de grande distribution avait enregistré une perte de 94 millions de dollars, soit 79 cents par action. Le chiffre d'affaires a atteint 10,46 milliards de dollars, en recul de 0,6% par rapport au deuxième trimestre de l'exercice 2009. L'activité est par ailleurs légèrement inférieure aux attentes du marché, qui tablait sur un chiffre de 10,6 milliards.
STAPLES
Staples a publié un bénéfice net de 130 millions de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 40% par rapport à la même période l'an dernier. Rapporté au nombre d'actions, le résultat net ressort à 18 cents par action contre 13 cents l'an passé. Ce chiffre est dans le bas de la fourchette de prévisions qui avait été annoncé par le groupe de fournitures de bureau, qui visait un chiffre compris entre 18 et 20 cents. Le chiffre d'affaires de Staples est resté stable à 5,53 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Obligation convertible (OC) : Obligation susceptible d'être convertie en un nombre déterminé d'autres titres de la même société (généralement des actions) au cours d'une certaine période. Les conditions de conversion sont déterminées par la société emprunteuse lors de l'émission de l'obligation.
Greenshoe : La "Greenshoe" ou option de surallocation désigne une technique boursière qui permet de contrôler les variations d'une action lors de son introduction en bourse. L'entreprise qui s'introduit en bourse accorde une option à la banque chef de file, portant sur davantage d'actions que prévu. Ainsi, en cas de forte demande de la part des investisseurs, la banque pourra en exerçant son option allouer plus de titres ou d'obligations aux investisseurs, à l'inverse, en n'exerçant pas son option, elle soutiendra le cours.