La publication de statistiques américaines décevantes (chômage et Fed de Philly) ont enterré profondément tout espoir de reprise du rebond engendré par le plus grand optimisme de la Bundesbank à propos de croissance allemande en 2010. Comme cela est habituellement le cas lors de la publication d'indicateurs décevants, les valeurs les plus exposées aux aléas économiques ont fait l'objet des dégagements les plus importants. On peut citer la construction, les banques, l'industrie... Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,07% à 3572,40 points. L'Eurotop 100 a perdu 1,55% à 2178,47 points.
En Europe, Nokia (+ 2,02% à 7,085 euros) a affiché l'une des rares progressions de l'indice FTSE Eurotop 100, un journal finlandais citant l'équipementier télécoms comme une cible potentielle pour une OPA. Selon le journal « Kauppalehti » cité par l'agence Reuters, la valorisation du joyau de la high-tech scandinave serait devenue suffisamment faible pour devenir une proie. Comme prédateurs potentiels, le quotidien évoque des groupes américains aux « poches profondes » : Microsoft, Google et Cisco.
A Paris, Lafarge a cédé 2,47% à 38,125 euros. Son concurrent Holcim a fait part de perspectives prudentes, en particulier pour l'Europe, pour le marché du ciment. Fin juillet, le cimentier français avait été sanctionné après avoir révisé en baisse sa prévision de demande de ciment pour 2010. Il y a pratiquement un an Lafarge avait bénéficié des résultats supérieurs aux attentes du groupe suisse...
Le dossier Valeo a continué à être suivi avec attention par les investisseurs. Aujourd'hui, dans un marché particulièrement creux, le titre se positionne parmi les rares hausses de l'indice SBF 120 avec un gain de 0,27% à 28,25 euros. Sur les cinq dernières séances, la valeur a connu l'un des meilleurs parcours boursiers du marché parisien avec un bond de 8,84%. Le dossier est très actif depuis l'annonce de la démission de Behdad Alizadeh, le représentant du fonds d'investissement Pardus au sein du conseil d'administration de l'équipementier automobile.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice de la Fed de Philadelphie a chuté à - 7,7 au mois d'août contre 5,1 au mois de juillet. Les analystes attendaient au contraire une hausse à 7,0.
Les inscriptions au chômage ont atteint 500 000 aux Etats-Unis lors de la semaine du 14 août contre 488 000 la semaine précédente. Les analystes attendaient une baisse de ce chiffre à 476 000.
L'indice des indicateurs avancés du Conference board a enregistré une hausse de 0,1% à 109,8 au mois de juillet conformément aux attentes des analystes. En juin, cet indice s'était replié de 0,3%.
Selon la banque centrale allemande, la croissance du PIB allemand pourrait atteindre 3% en 2010 alors qu'elle anticipait une augmentation de seulement 2% auparavant. « Les signes se multiplient montrant que la reprise économique en Allemagne est de plus en plus auto-entretenue », écrit la Bundesbank dans son bulletin mensuel selon Reuters.
A la clôture, l'euro cote 1,2871 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.