Les futures sur indices prédisent une ouverture en nette baisse de Wall Street dans le sillage de l'Europe. Les mesures annoncées hier par la Réserve fédérale afin de soutenir l'économie américaine ne semblent pas avoir rassuré les marchés. La publications par plusieurs entreprises de résultats supérieurs aux attentes n'a pas non plus suscité l'enthousiasme des investisseurs. Une demi-heure avant l'ouverture, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 reculaient respectivement de 1,56% à 1 867,00 points et de 1,58% à 1 102,00 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont terminé dans le rouge, mais ont limité leurs pertes après le rendez-vous de la Fed. La banque centrale a annoncé qu'elle allait utiliser les montants récoltés lors de l'arrivée à échéance des titres liés au crédit immobilier pour acheter des bons du trésor. Elle évite ainsi un resserrement automatique de sa politique monétaire, la taille de son bilan restant inchangé. Dans son communiqué, la Fed a souligné le ralentissement du rythme de la reprise. L'indice Dow Jones a perdu 0,51% à 10 644,25 points et le Nasdaq Composite a cédé 1,27% à 2277,17 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les exportations ont reculé de 1,3% au mois de juin aux Etats-Unis, tandis que les importations ont progressé de 3% selon les chiffres publiés par le gouvernement.
Le déficit commercial des Etats-Unis a atteint en juin un plus haut inédit depuis le mois d'octobre 2008, à 49,90 milliards de dollars. Les analystes attendaient un chiffre de 42 milliards de dollars seulement. En mai, le déficit se chiffrait à 41,98 milliards de dollars (chiffre révisé de 42,27 milliards).
Les valeurs à suivre
CISCO
Le spécialiste des équipements de réseaux Cisco publiera ses comptes du quatrième trimestre après la clôture de Wall Street. En moyenne, les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipent un bénéfice par action de 42 cents et un chiffre d'affaires de 10,88 milliards de dollars. Cisco table sur une croissance de 25 à 28% du chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière.
DISNEY
Disney a publié des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre. Le groupe de médias a bénéficié des bonnes performances de ses activités de télévision et du succès de ses films au cinéma. Sur cette période, clos fin juin, Disney a vu son bénéfice net progresser de 40% à 1,331 milliard de dollars, soit 67 cents par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 9 cents. Le chiffre d'affaires a augmenté de 16% à 10,02 milliards de dollars. Wall Street attendait 9,4 milliards de dollars.
MACY'S
Le groupe de grands magasins Macy's a publié au titre du deuxième trimestre un bénéfice net de 147 millions de dollars, soit 35 cents par action. Ce chiffre se compare à un résultat de 7 millions de dollars, ou 2 cents par action, au cours du second trimestre de l'année dernière. Le chiffre d'affaires a progressé de 7,2% à 5,54 milliards de dollars. Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice de 28 cents par action et un chiffre d'affaires de 5,5 milliards de dollars. Macy's a par ailleurs relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Investment/ Speculative Grade : Les notes des agences de notation de crédit s'articulent autour de deux catégories. La catégorie dite d'investissement ("investment grade" en anglais) correspond à une signature de qualité, synonyme d'un accès aux capitaux plus facile pour l'entreprise concernée. La catégorie spéculative à l'inverse ("speculative grade") désigne les obligations émises par les entreprises considérées comme les plus spéculatives (risques d'accident de paiement sérieux) et sont qualifiées de "junk bonds".