La baisse a été forte et générale en Europe. Une seule valeur de l'Eurotop 100, Imperial Tobacco, a échappé à la débandade. Les commentaires négatifs de la Fed sur les perspectives de l'économie US et des statistiques économiques décevantes en Asie, production industrielle en Chine notamment, ont ravivé les craintes sur la vigueur de la reprise. Les secteurs cycliques, comme la construction et les valeurs liées aux matières premières, ont fait logiquement l'objet des dégagements les plus importants. Le CAC 40 a perdu 2,74% à 3628,29 points et le FTSE Eurotop 100 1,8% à 2190,02 points.
En hausse en début de séance, ING a finalement perdu 2,09% à 7,403 euros. Les chiffres supérieurs aux attentes dévoilés par le bancassureur néerlandais ne l'ont pas mis à l'abri de la baisse. Le résultat net du groupe a ainsi atteint 1,09 milliard d'euros au titre du deuxième trimestre. Ce chiffre représente plus de quinze fois le bénéfice de 71 millions d'euros qui avait été atteint au deuxième trimestre 2009.
En revanche, Nestlé (-0,19% à 51,40 francs suisses) a lui limité la casse. Le groupe agro-alimentaire suisse a publié un bénéfice net de 5,5 milliards de francs suisses au premier semestre, en hausse de 7,5% sur la période. Les analystes tablaient sur un chiffre de 5,27 milliards de francs en moyenne. Nestlé a profité de cette publication pour relever ses prévisions : il anticipe désormais une croissance organique d'environ 5% combinée à une augmentation de la marge d'Ebit à taux de change constants.
Les valeurs du secteur des semi-conducteurs ont été particulièrement mal orientées à la Bourse de Paris. STMicroelectronics a perdu 5,02% à 5,974 euros et a affiché la plus forte baisse du CAC 40 tandis que Soitec a cédé 4,36% à 7,532 euros. L'indice représentatif du secteur aux Etats-Unis, le SOX, a perdu 2,63% mardi soir, plombé en particulier par le repli d'Intel, et recule encore de 4,3% aujourd'hui. Ces valeurs ont été pénalisées par les signes d'un ralentissement du marché du PC.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit des comptes courants s'est élevé à 2,7 milliards d'euros en juin en France, contre 4 milliards en mai, a annoncé la Banque de France. Cette réduction du déficit reflète essentiellement celui des échanges de biens qui est passé de 5,5 milliards d'euros en mai à 4,2 milliards d'euros en mai. Le déficit des comptes courants a atteint 36,2 milliards d'euros sur les 12 derniers mois.
Le déficit commercial des Etats-Unis a atteint en juin un plus haut inédit depuis le mois d'octobre 2008, à 49,90 milliards de dollars. Les analystes attendaient un chiffre de 42 milliards de dollars seulement. En mai, le déficit se chiffrait à 41,98 milliards de dollars (chiffre révisé de 42,27 milliards).
Les stocks de pétrole brut ont reculé de 2,99 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis, contre une baisse de 1,9 million de barils attendue par le marché. Les stocks d'essence ont progressé de 409 000 barils contre une hausse de 200 000 barils prévue par les analystes. Les réserves de produits distillés ont enregistré une hausse de 3,46 millions de barils.
A la clôture, l'euro cote 1,2891 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.