Wall Street est attendu en baisse. Le sort de la séance se décidera lors de la publication du communiqué de presse de la Fed sur sa politique monétaire. Alors que les dernières données économiques ont déçu, les investisseurs se demandent quelles nouvelles actions elle pourrait prendre pour soutenir l'économie. Le marché a bruissé de rumeurs de mesures d'assouplissement quantitatif (achats de titres de dette), mais les économistes jugent prématurée une telle décision. 30 minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent 1% à 1114,30 points et 0,88% à 1897 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont clôturé en hausse la première séance de la semaine, à la veille de la réunion de la Réserve fédérale. Le marché espère que la Fed s'engage à maintenir ses taux à un niveau proche de zéro pour une période prolongée. Les déclarations de la banque centrale sont également attendues sur le front de la santé de la reprise économique. Côté valeurs, HP a plongé suite au départ surprise de son PDG. Le Dow Jones a gagné 0,42% à 10 698,75 points et le Nasdaq a progressé de 0,75% à 2 305,69 points.
Les chiffres macroéconomiques
La productivité aux Etats-Unis a reculé de 0,9% au deuxième trimestre, ce qui inférieur au consensus de +0,2%. Le coût unitaire du travail a lui progressé de 0,2%, à comparer avec un consensus de +1,3%.
Les stocks des grossistes pour le mois de juin aux USA seront publiés à 16h.
La décision de la Fed sur ses taux d'intérêt est attendue à 20h15.
Les valeurs à suivre
DISNEY
Disney présentera ses résultats du troisième trimestre après la clôture. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visent en moyenne un bénéfice par action de 58 cents pour 9,38 milliards de dollars de ventes. L'année dernière, le groupe de médias avait réalisé un bénéfice par action de 52 cents et un chiffre d'affaires de 8,60 milliards de dollars. Ses concurrents Time Warner et News Corp ont déjà présenté des résultats solides grâce notamment au redressement du marché publicitaire.
MBIA : hausse surprise des bénéfices
MBIA a publié un bénéfice de 1,3 milliard de dollars au titre du deuxième trimestre, soit 6,32 dollars par action. Ce chiffre se compare à un résultat de 895 millions de dollars, soit 4,30 dollars par action au deuxième trimestre 2009. Les analystes tablaient sur une perte de 65 cents par action sur la période pour le rehausseur de crédit.
NOVELL
L'éditeur de logiciels Novell a révisé en baisse ses prévisions de ventes pour le troisième trimestre en raison de la prudence de ses clients. Ce comportement s'explique par le fait que le groupe envisage des alternatives stratégiques, dont sa cession. Novell vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 197 et 199 millions de dollars, contre de 205 à 210 millions de dollars auparavant. Avant cette annonce, le consensus Thomson Financial s'élevait à 207,1 millions de dollars.
RESEARCH IN MOTION
L'Arabie saoudite a accordé un répit à Research In Motion, fabricant du BlackBerry, avant d'interrompre son service de messagerie instantanée, selon la presse. L'organisme en charge des télécoms dans le royaume a noté « des développements positifs dans l'application des obligations réglementaires requises de la part des fournisseurs de services ». Ryad souhaite que les données cryptées par le BlackBerry transitent par un serveur se trouvant sur son territoire afin de pouvoir les contrôler le cas échéant.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Investment/ Speculative Grade : Les notes des agences de notation de crédit s'articulent autour de deux catégories. La catégorie dite d'investissement ("investment grade" en anglais) correspond à une signature de qualité, synonyme d'un accès aux capitaux plus facile pour l'entreprise concernée. La catégorie spéculative à l'inverse ("speculative grade") désigne les obligations émises par les entreprises considérées comme les plus spéculatives (risques d'accident de paiement sérieux) et sont qualifiées de "junk bonds".
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.