Les marchés américains s'apprêtent à ouvrir en baisse. Les très attendus chiffres de l'emploi n'ont pas été à la hauteur. Etant donné le rôle crucial que la consommation des ménages (à laquelle est corrélée la situation du marché du travail) a joué ces dernières années, il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour les perspectives économiques américaines. Elle donne des munitions aux économistes qui anticipent une croissance molle au cours des prochains mois. 20 minutes avant les premiers échanges, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent 0,89% à 1113,50 points et 0,84% à 1885 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont clôturé la séance de jeudi en léger recul après la publication de chiffres décevants sur le front de l'emploi. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties plus élevées que prévu. Ces chiffres ont suscité l'inquiétude des investisseurs, qui attendent vendredi les statistiques de l'emploi sur l'ensemble du mois de juillet. Les ventes des grands distributeurs en juillet n'ont par ailleurs pas été à la hauteur des espérances du marché. Le Dow Jones a cédé 0,05% à 10 674,98 points et le Nasdaq a reculé de 0,46% à 2 293,06 points.
Les chiffres macroéconomiques
131 000 emplois ont été détruits en juillet aux Etats-Unis alors que les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 65 0000 destructions. Mais le chiffre le plus attendu par les économistes en raison de la fin des contrats temporaires pour le recensement est celui des créations d'emplois dans le secteur privé : 71 0000 contre 90 000 anticipés. Par ailleurs, les destructions d'emplois en juin ont été révisées à la hausse de 125 000 à 221 000.
Le taux de chômage est lui resté stable à 9,5%, à comparer avec un consensus de 9,6%.
Les valeurs à suivre
ACTIVISION BLIZZARD
Le numéro un mondial des jeux vidéos et filiale de Vivendi, Activision Blizzard, a dévoilé hier soir des ventes et des perspectives décevantes. L'éditeur de World of Warcraft et de Call of Duty a réalisé au deuxième trimestre un bénéfice net de 219 millions de dollars, soit 17 cents par action, contre 195 millions de dollars, ou 15 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 6 cents, soit 1 cent de mieux que prévu que le consensus Thomson Reuters.
AIG
L'assureur américain contrôlé par l'Etat AIG a essuyé une lourde perte au deuxième trimestre en raison d'une importante charge de dépréciation. Il a affiché une perte nette de 2,7 milliards de dollars, soit 3,96 dollars par action, à comparer avec un bénéfice net de 1,8 milliards de dollars, soit 2,30 dollars par action, un an plus tôt. L'assureur a enregistré une charge pour dépréciation non cash de 3,3 milliards de dollars pour ses activités non poursuivies. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 1,99 dollar par action, contre 1,71 dollar au deuxième trimestre 2009.
KRAFT FOODS
Kraft Foods a publié un bénéfice net de 937 millions de dollars au deuxième trimestre, soit 53 cents par action. L'an dernier, le résultat était ressorti à 827 millions de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action atteint 60 cents contre 52 cents attendu par les analystes. Le chiffre d'affaires trimestriel s'est envolé de 25,3% grâce notamment au rachat de Cadbury. Ce rachat avait été conclu au mois de janvier pour 18,4 milliards de dollars. Hors cette acquisition, la croissance de Kraft Foods se limite à 2%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.