La Bourse de Paris a terminé en hausse cette semaine (+2%), profitant encore de la bonne tenue des valeurs financières mais dans un marché fragile, pris en tenaille entre le maintien d'une croissance en zone euro et des inquiétudes sur un ralentissement aux Etats-Unis.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a progressé de 2% pour terminer vendredi à 3.716,05 points. Il avait déjà gagné plus de 1% la semaine précédente. Par rapport au début de l'année, il reste néanmoins en retrait de 5,60%.
Il apparaît qu'en ce début du mois d'août, les investisseurs, débarrassés des craintes sur le secteur bancaire après la publication des "stress tests" et rassurés sur la question des dettes souveraines, "se soient repositionnés à l'achat et ont ainsi pu valoriser les récents bons résultats des entreprises", notent les analystes de Saxo Banque dans leur lettre hebdomadaire.
Les nouvelles réconfortantes provenant de la zone euro ont également permis au marché, en début de semaine, de retrouver ses niveaux d'il y a trois mois et de flirter avec les 3.800 points.
Mais ce rythme n'a pas réussi à résister aux chiffres macro-économiques en provenance des Etats-Unis, décevants pour la plupart, et confirmant un essoufflement de la croissance outre-Atlantique.
Une parfaite illustration en a été fournie avec la publication, vendredi d'un nouveau chiffre, moins bon que prévu venant des Etats-Unis, celui sur l'emploi américain. En juillet, les destructions d'emplois ont été supérieures aux attentes, et les créations d'emplois moindres qu'attendu. Seule consolation, le taux de chômage est resté stable à 9,5%.
Le marché a mal réagi à cette statistique tout comme la semaine dernière il avait été dépité par la publication des chiffres sur la croissance américaine au deuxième trimestre qui avait mis en évidence le ralentissement de la reprise. Et une grande partie des gains de la semaine a été effacée.
"Le deuxième semestre va être difficile", et ces perspectives pèsent sur l'ensemble des marchés, indique Bertrand Lamielle, directeur de la gestion actions chez B*Capital pour qui le marché est essentiellement dicté par les interprétations des chiffres et "les humeurs du jour". "Depuis un an, on évolue entre 3.400 et 4.000 points alors que la situation a radicalement changé, puisqu'on ne parle plus de récession" comme ce fut le cas à l'été 2009, note-t-il.
"Ces derniers mois, le flot d'indicateurs en provenance des Etats-Unis a pris une très mauvaise tournure signalant que la reprise est menacée", soulignent les économistes d'ING.
Le secteur bancaire a été à l'honneur cette semaine après une belle remontée des valeurs financières au cours du mois de juillet. Hormis le Crédit Agricole dont les résultats n'ont pas encore été publiés, toutes les grandes banques ont déjà affiché leurs chiffres trimestriels. Ils se sont tous révélés supérieurs aux attentes. Ces bonnes surprises se sont reflétées sur les cours. Ainsi BNP Paribas a gagné 5,6% sur la semaine, la Société Générale +2,90% et dans le sillage le Crédit Agricole a pris 4,61%.