Les marchés américains semblent se diriger vers une ouverture en baisse. Le repli s'annonce limité même si les déceptions se sont accumulées au cours de ces dernières heures. En effet, tant que le fabricant de produits de consommation courante Procter & Gamble que le chimiste Dow Chemical ont dévoilé des résultats inférieurs aux attentes. Sur le plan économique, les investisseurs ont été désagréablement surpris par la stagnation des revenus et de la consommation en juin. Vers 15h00, les futures sur le S&P 500 cèdent 0,12% à 1120,50 pts. Ceux sur le Nasdaq 100 grappillent 0,09% à 1896 pts.
Hier à Wall Street
Les indices américains ont clôturé la séance de lundi en forte hausse grâce notamment aux performances des valeurs liées aux matières premières. Cette tendance s'explique par une glissade du dollar, qui a favorisé les minières et les pétrolières. Le secteur bancaire a par ailleurs été recherché suite à la publication de résultats jugés satisfaisants sur le front de l'Europe. Les indices publiés ont par ailleurs été bien accueillis. Lundi, le Dow Jones a bondi de 1,99% à 10 674,38 points tandis que le Nasdaq s'est accordé 1,80% à 2 295,36 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les revenus et la consommation des ménages sont restés stables en juin. Les économistes interrogés par Reuters attendaient respectivement une hausse de 0,2% et de 0,1%. L'indice des prix PCE « core » est également resté stable en juin, à comparer avec un consensus de +0,1%.
Les commandes à l'industrie en juin aux USA seront dévoilées à 16h, ainsi que les promesses de ventes de logements, également pour le mois de juin.
Les valeurs à suivre
BAKER HUGHES
Au deuxième trimestre, le groupe parapétrolier Baker Hughes a généré un bénéfice net de 93 millions de dollars, soit 23 cents par action, contre 87 millions de dollars, ou 28 cents par action, un an plus tôt. Le groupe a enregistré des éléments exceptionnels liés à l'acquisition de BJ Services représentant 18 cents par action. Le consensus Thomson Reuters pour le bénéfice par action s'élevait à 43 cents. Le chiffre d'affaires a bondi de 44% à 3,37 milliards de dollars, ce qui est inférieur aux attentes de Wall Street de 3,47 milliards de dollars.
DOW CHEMICAL
Le groupe chimique Dow Chemical a publié des résultats décevants. Au deuxième trimestre, il a renoué avec les profits en dégageant un bénéfice net de 659 millions de dollars, soit 50 cents par action, à comparer avec une perte de 344 millions de dollars, soit 47 cents, un an auparavant. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 54 cents, soit 2 cents de moins que le consensus Thomson Reuters. Les ventes ont bondi de 20% à 13,618 milliards de dollars. Elles ont augmenté de 26% à périmètre comparable.
GENZYME
Sanofi-Aventis serait en discussions avec Genzyme après lui avoir envoyé une offre de rachat, selon Bloomberg et Reuters, citant des sources proches du dossier. Selon ce dernier, le groupe pharmaceutique français aurait proposé 69 dollars par action, ce qui valorise la cible à 18,4 milliards de dollars. Mais les sources des deux agences de presse s'accordent sur le fait que les actionnaires de Genzyme n'accepteront pas une offre qui serait inférieure à 80 dollars.
NYSE EURONEXT
NYSE Euronext a publié un bénéfice net de 184 millions de dollars au deuxième trimestre 2010, soit 70 cents dilués par action. L'an dernier, le groupe boursier avait enregistré une perte nette de 182 millions de dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 7% sur la période à 654 millions de dollars. A taux de change constants, la hausse de l'activité s'élève à 10%. L'Ebitda ajusté ressort à 313 millions de dollars contre 281 millions de dollars au deuxième trimestre 2009.
PFIZER
L'américain Pfizer a publié un bénéfice net de 2,475 milliards de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 9% par rapport à la même période l'an passé. Le résultat du groupe pharmaceutique était alors ressorti à 2,261 milliards de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 62 cents contre 52 cents seulement attendu par les analystes. L'activité s'élève à 17,327 milliards de dollars sur la période, soit une hausse de 58%, en raison de l'acquisition de Wyeth, finalisée le 15 octobre.
PROCTER & GAMBLE
Procter & Gamble a réalisé des résultats décevants au quatrième trimestre, clos fin juin. Le groupe de produits de grande consommation a dévoilé un bénéfice net en baisse de 12% à 2,185 milliards de dollars, soit 74 cents par action, en raison de la hausse de ses coûts de marketing. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action au titre des activités poursuivies a atteint 71 cents, soit deux cents de moins que prévu. Les ventes ont progressé de 5% à 18,9 milliards de dollars, mais les analystes étaient plus optimistes et tablaient en moyenne sur 19,1 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.