Citigroup a abaissé sa recommandation de Conserver à Vendre et son objectif de cours de 19 euros à 15,50 euros. Le bureau d'études a réduit ses prévisions de bénéfice par action entre 3,5% et 11% sur la période 2010-2012 car il anticipe une hausse du coût des programmes pour la chaîne M6 et des investissements substantiels pour les chaînes numériques. « La chaîne principale est significativement plus petite que ses concurrentes et elle doit investir pour protéger sa position », explique le broker.
Selon ce dernier, M6 est valorisé avec une prime de 40% à 55% par rapport à ses concurrents du nord de l'Europe, ce qui est difficile à justifier étant de l'absence dynamique au niveau du bénéfice par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- M6 n'est plus seulement la chaîne des jeunes mais une vraie chaîne généraliste. Le groupe réalise d'importants investissements dans les programmes destinés aux adultes.
- M6 s'efforce depuis plusieurs années de limiter sa dépendance au marché publicitaire, dont la croissance est faible, en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est désormais équivalent à celui de la publicité.
- M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcé dans le domaine de la tnt (W9, Paris Première, TF6...). Les services de « télévision de rattrapage « (catch up TV) constituent également un moyen de récupérer une partie de l'audience.
- Le groupe souhaite poursuivre sa stratégie de diversification et de relais de croissance.
- La structure financière du groupe est saine.
Les points faibles de la valeur
- M6 n'est présent que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux.
- La visibilité reste faible sur la tendance du marché publicitaire en 2010. Les analystes voient peu de catalyseurs à court terme.
- Les activités de vente à distance et de musique ne jouent par leur rôle de relais de croissance.
- En raison de sa présence sur plusieurs canaux, M6 cumule les coûts de diffusion, ce qui constitue une charge supplémentaire.
- Des incertitudes subsistent sur les axes de développement que choisira le groupe (questions d'une montée en gamme significative dans les programmes, acquisition d'une chaîne de la TNT, renforcement de Ventadis).
- Même si les groupes médias français seront les principaux bénéficiaires de l'ouverture du marché des paris en ligne, à travers les recettes publicitaires et les partenariats / joint-venture avec ses acteurs, M6 devrait offrir un effet de levier moins important sur cette thématique. Le groupe a fait le choix de ne pas acquérir de droits pour la Coupe du Monde et a un cadre réglementaire plus contraignant avec son club des Girondins de Bordeaux.
- La distribution d'un dividende exceptionnel suite à la sortie du capital de Canal+ démontre le manque d'opportunité d'investissements.
=/Comment suivre la valeur ?/=
- Les groupes de télévisions sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre.
- Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrents, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. La période de fin d'année est également très importante.
- Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Tous les intervenants soulignent le manque de visibilité pour la fin de l'année 2010. Ils sont toutefois certains que le retour aux niveaux de revenus publicitaires de 2008, année précédant la crise, ne sera pas pour 2010. Il leur faudra attendre au moins deux à trois ans. D'après une étude de l'OCDE, portant sur la situation des médias dans le monde, le principal défi pour la presse est de parvenir à s'adapter à l'essor d'Internet. Selon l'organisation, les nouveaux médias engendrent des changements de consommation, particulièrement pour les jeunes lecteurs. Ces deux dernières années, 20 pays sur les 31 étudiés par l'OCDE ont ainsi subi un déclin de leur lectorat. Les Etats-Unis sont le plus durement touchés par cette érosion avec un nombre de lecteurs qui a chuté de 30% entre 2007 et 2009. Sur le plan économique, les recettes générées par Internet ne compenseraient pas encore les pertes liées à la crise. La part de la publicité sur Internet dans les revenus des journaux n'était que de 4% en 2009. Toutefois elle a fortement progressé : aux Etats-Unis, elle est ainsi passée de 2,6% en 2003 à 8,2% en 2008.