Gilbert Dupont a confirmé son opinion Alléger et son objectif de cours de 22,4 euros sur Séchilienne-Sidec. Le producteur d'énergies renouvelables publiera le 29 juillet après-Bourse ses résultats semestriels. La société n'a pas donné d'objectif chiffré. Le broker anticipe une croissance moins forte du chiffre d'affaires au deuxième trimestre qu'au premier. Au global, le bureau d'études prévoit un chiffre d'affaires de 135,9 millions d'euros, en hausse de 12%, un Ebitda en repli de 2,1% à 47,6 millions et un résultat net en hausse de 4% à 17,6 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- La pertinence du modèle de développement de Séchilienne Sidec, petit producteur d'électricité à partir d'énergies renouvelables, a largement fait ses preuves. Les péripéties industrielles survenues en 2009 ne le remettent pas en cause, selon les analystes.
- L'objectif du groupe d'ici à 2012 vise à développer un parc de centrales photovoltaîques de 200 MW et à installer de nouvelles centrales thermiques, essentiellement dans les départements d'outre-mer, de 75 MW.
- Grâce à une amélioration de la gestion courante des centrales, la trésorerie du groupe s'améliore.
=/Les points faibles de la valeur/=
- Le titre subit une prime de risque spécifique liée au positionnement géographique de Séchilienne Sidec dans les DOM.
- Le groupe est entré dans une phase de « remise aux normes » au niveau technique mais aussi social, avec à la clé des incidents techniques et des grèves à répétition en 2009.
- Les investisseurs étaient prêts à payer cher un titre qui offrait une combinaison unique de sécurité et de croissance. Bien que non récurrents, tous ces incidents ont démontré que Séchilienne-Sidec était une société industrielle à part entière, avec les risques inhérents.
- Financière Hélios, l'actionnaire de référence, a été placé un temps sous procédure de sauvegarde, incitant un peu plus à la prudence.
- La baisse du coût des matières premières énergétiques (charbon notamment) affecte le chiffre d'affaires du fait de l'indexation des prix de vente de l'électricité au coût du combustible.
- Le groupe devra attendre 2011 pour connaître la décision de la CRE (Commission de régulation de l'énergie) sur la mise en oeuvre de la clause de force majeure concernant le conflit guadeloupéen.
- Il faudra patienter jusqu'en 2011-2012 pour assister au retour de la croissance, dans la mesure où aucun des nouveaux projets de centrales (thermique et photovoltaîque) du groupe n'entrera en service cette année.
=/Comment suivre la valeur/=
- Séchilienne-Sidec étant spécialisé dans la production d'électricité basée sur la valorisation d'énergie renouvelable, les tendances concernant le développement durable sont à suivre.
- La détente sur le marché du crédit devrait faciliter le financement des futurs projets.
- La volonté affichée de cessions d'actifs par Altamir Amboise, actionnaire du groupe au travers de la holding Financière Hélios, pourrait relancer l'attrait spéculatif sur le dossier qui manque de catalyseur à court terme.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le projet de loi « Nome » («nouvelle organisation du marché de l'électricité») a été adopté le 15 juin 2010 par l'Assemblée nationale. Il soulève une forte résistance d'EDF, qui doit céder 20% de sa production à la concurrence. L'objectif est d'assurer le nouvel équilibre du système électrique français, principalement au bénéfice des concurrents d'EDF. Ces derniers devraient pouvoir revendre de l'électricité en France sans perdre de l'argent. Ce n'est actuellement pas le cas pour Poweo et Direct Energie par exemple. Ils ne peuvent pas, pour le moment, produire ou acheter de l'électricité à un prix inférieur au tarif réglementé appliqué aux particuliers. Ces opérateurs promettent en échange de proposer des services innovants, permettant notamment de maîtriser la consommation d'électricité. Le président d'EDF, Henri Proglio, prévient, lui, que la cession d'une partie de sa production à la concurrence ne se fera pas en dessous de son coût de revient, soit entre 42 et 45 euros par mégawattheure (MWh).