
La Maison-Blanche a estimé vendredi que le déficit budgétaire de l'Etat fédéral américain en 2010 devrait culminer moins haut qu'elle ne le prévoyait en février, mais que le recul du déficit dans les années suivantes devrait être plus lent qu'elle ne l'escomptait.
Le déficit budgétaire devrait culminer à 1.471 milliards de dollars pour l'exercice 2009-2010, record absolu dans l'histoire américaine, selon la nouvelle estimation du Bureau du budget de la Maison-Blanche (OMB).
Cela correspondrait à 10% du PIB, alors que l'OMB tablait sur un déficit de 10,6% en février.
En revanche, la décrue attendue pour l'exercice 2010-2011, qui commencera le 1er octobre, devrait être moins forte qu'escompté.
L'OMB estime que le déficit atteindra cette année là 1.416 milliards de dollars, soit grosso modo autant qu'en 2009, dernier record en date, et 150 milliards de plus que ce qui était prévu en février.
Le solde négatif correspondrait cette année-là à 9,2% du PIB.
La Maison-Blanche précise que l'amélioration de la prévision pour 2010 est due à une baisse des dépenses envisagées - notamment pour les allocations chômage - dépassant largement le recul des recettes prévues.
Le gouvernement prévoit désormais des recettes moindres en 2011 et 2012 également, pour des dépenses quasi identiques à sa prévision de février, ce qui explique la hausse de la prévision de déficit pour ces deux années-là.
Les nouvelles estimations de la Maison-Blanche reflètent une vision plus optimiste pour l'économie en 2010, mais un peu moins bonne qu'en février pour les années suivantes.
La Maison-Blanche, a indiqué qu'elle tablait désormais sur une croissance de 3,2% en 2010, contre une prévision gouvernementale précédente de 3,0% formulée début mai.
Le chômage devrait atteindre 9,7% en moyenne sur 2010, et non plus 10,0% comme prévu en février, ajoute l'OMB.
Christina Romer, conseillère économique du président américain Barack Obama, a néanmoins indiqué à la presse que les prévisions économiques servant de base aux nouvelles estimation budgétaire avaient été établies dans le courant du mois de mai.
C'est-à-dire à une époque où la banque centrale (Fed) relevait ses prévisions de croissance... pour mieux les abaisser lors de sa dernière réunion de politique monétaire, à la fin du mois de juin.
La prévision pour 2010 est à peu près semblable à celle du Fonds monétaire international publiée début juillet (3,3%). En revanche, le gouvernement est beaucoup plus optimiste que le FMI pour 2011 (3,6% contre 2,9%).
Les prévisions économiques gouvernementales pour les années 2011 à 2015 sont celles d'un scénario maintes fois entendu: reprise molle qui converge vers 2,5% de 2018 à 2020 (ce qui correspond à l'estimation la plus pessimiste da la Fed pour le potentiel de croissance de l'économie des Etats-Unis) accompagné d'une lente décrue du chômage.
Malgré la révision en hausse du déficit prévu pour 2011 et 2012, le gouvernement maintient un cap ambitieux de réduction du déficit à moyen terme, puisqu'il compte ramener celui-ci à 5,6% du PIB à la fin de l'exercice 2012, puis à 4,3% l'année suivante.