Les marchés actions américains devraient entamer la séance dans l'incertitude, pénalisés par les résultats contrastés publiés juste avant-Bourse par Bank of America et Citigroup. Les investisseurs auront également les yeux rivés sur Goldman Sachs, qui a payé 550 millions de dollars pour mettre fin aux accusations de fraude lancées par la SEC. L'indice de confiance des consommateurs à 15h55 est très attendu alors que le marché se focalise de plus en plus sur l'essoufflement de la croissance. A 15h, les futures sur S&P500 cèdent 0,06% à 1089,70 pts. Ceux sur Nasdaq 100 gagnent 0,04% à 1850 pts.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont terminé la séance Les marchés actions américains ont terminé la séance de jeudi sur une note sable à la faveur d'un rebond en deuxième partie de journée. Les investisseurs ont salué deux bonnes nouvelles. En premier lieu, Goldman Sachs a conclu un accord avec la SEC mettant fin aux procédures à son encontre. La banque d'affaires était accusée de fraude dans la commercialisation de subprimes. Par ailleurs, BP a annoncé avoir mis un terme -provisoirement- à la fuite dans le golfe du Mexique. Le Dow Jones a clôturé en repli de 0,07% à 10 359,31 points. Le Nasdaq Composite a cédé 0,03% à 2249,08 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation se sont repliés de 0,1% au mois de juin. Les analystes tablaient sur une stabilité des prix. Au mois de mai, les prix s'étaient contractés de 0,2%. Les prix hors énergie et alimentation ont progressé de 0,2% contre un consensus de +0,1%. En juin, les prix à la consommation affichent leur troisième mois consécutif de baisse, une première depuis décembre 2008. Sur un an, les prix ont progressé de 1,1%.
Le marché attend à 15h55 l'indice de confiance des ménages de l'université du Michigan pour le mois de juillet.
Les valeurs à suivre
AMD
Le fabricant de microprocesseurs AMD a réalisé des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. Le concurrent d'Intel a essuyé une perte nette de 43 millions de dollars, soit 6 cents par action, à comparer avec une perte de 330 millions de dollars, ou 49 cents par action, un an plus tôt. Cependant, hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 11 cents, soit 5 cents de mieux qu'attendu. Le chiffre d'affaires a progressé de 40% à 1,65 milliard de dollars. Comme Intel, AMD a bénéficié de la reprise des investissements informatiques.
BANK OF AMERICA
Bank of America a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au deuxième trimestre, la banque a enregistré un bénéfice net de 3,1 milliards de dollars, soit 27 cents par action, en baisse par rapport aux 3,2 milliards de dollars, soit 33 cents, dégagés un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne 22 cents par action. Le produit net bancaire a également reculé à 29,4 milliards de dollars, contre 33,1 milliards de dollars, il y a un an.
CITIGROUP
Citigroup a annoncé vendredi un bénéfice net au deuxième trimestre en repli de 10% à 2,7 milliards de dollars. La banque américaine a été pénalisé par un effet de base défavorable. L'an dernier, elle avait enregistré dans ses comptes le produit de la vente du broker Smith Barney. Le bénéfice par action est ressorti à 9 cents, contre 49 cents un an plus tôt. Mais les analystes attendaient un BPA de 5 cents. A l'image de JPMorgan Chase & Co. and Bank of America, Citigroup a annoncé une baisse de ses pertes sur crédit pour le quatrième trimestre d'affilée.
ELECTRONIC ARTS
L'éditeur de jeux vidéo Electronics Arts a cédé sa participation de 14,8% dans son concurrent français Ubisoft, selon l'agence Bloomberg. Cette cession aurait été effectuée par UBS. Le groupe américain avait acquis cette participation en décembre 2004. Cette opération avait été jugée hostile par le groupe français. La famille Guillemot est le premier actionnaire d'Ubisoft avec 11,3% du capital et plus de 20% des droits de vote.
GENERAL ELECTRIC
Le conglomérat General Electric a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre. Son bénéfice net a progressé de 16% à 3,03 milliards de dollars, soit 28 cents par action. Le bénéfice par action au titre des activités poursuivies s'est élevé à 30 cents, soit 3 cents de plus qu'attendu. En revanche, le chiffre d'affaires a baissé de 4% à 37,4 milliards de dollars, ce qui est inférieur à la prévision moyenne des analystes de 38,4 milliards de dollars.
Le célèbre moteur de recherche Google a déçu les investisseurs en publiant des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre en raison de la forte progression de ses dépenses. La firme de Mountain View (Californie) a réalisé un bénéfice net de 1,84 milliard de dollars, soit 5,71 dollars par action, à comparer avec 1,48 milliard de dollars, soit 4,66 dollars, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 6,45 dollars, soit 7 cents de moins qu'attendu par les analystes interrogés par Thomson Reuters.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.