Oddo a réitéré sa recommandation à l'Achat ainsi que son objectif de cours de 100 euros sur L'Oréal après la publication du chiffre d'affaires du deuxième trimestre. « La plus faible croissance organique au deuxième trimestre (+ 5,2% contre 6,0% attendu) ne modifie pas notre opinion positive ni NOS prévisions en raison des effets de change », écrit le broker. Il estime que le titre devrait marquer une pause d'ici les résultats du premier semestre et la précision des guidances.
« Nous retenons surtout que le deuxième trimestre confirme la tendance positive du premier trimestre avec une croissance organique sur deux ans à + 3,1% pour les deux trimestres », observe-t-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- L'Oréal est le leader mondial des cosmétiques avec 23 marques mondiales complémentaires, une distribution dans 130 pays et une activité bien répartie entre les produits grands publics, de luxe, professionnels et « cosmétique active ».
- Le groupe a su adapter son modèle économique à un ENVIRONNEMENT dégradé, notamment en créant de nouvelles gammes de produits à des prix attractifs.
- L'Oréal maintient des investissements élevés en recherche (3,5% du chiffre d'affaires), qui progressent en dépit de la crise.
- Déjà très sensiblement implanté dans les Nouveaux Marchés (35% du chiffre d'affaires estimé pour 2010), L'Oréal y dispose encore d'un potentiel de développement très significatif. Près de 80% de la croissance du groupe attendue dans les prochaines années devrait provenir de ces nouveaux marchés qui représentent déjà 50% du marché cosmétique mondial.
- L'Oréal veut notamment se positionner en tant que leader sur le marché chinois en plein essor.
- La plupart des nouveaux marchés dans lesquels L'Oréal est implanté a dépassé la taille critique, vecteur essentiel pour améliorer la rentabilité.
- La bonne structure financière du groupe lui assure une flexibilité suffisante.
=/Les points faibles de la valeur/=
- La valeur offre un faible rendement.
- L'activité luxe a constitué l'un des points faibles de L'Oréal l'an dernier. Une contre-performance due en grande partie à l'intégration d'Yves Saint Laurent Beauté, acquis en juillet 2008.
- Des incertitudes demeurent sur l'évolution du capital du groupe : fin avril 2009, le pacte d'actionnaires liant Nestlé (actionnaire du groupe) et Liliane Bettencourt, fille du fondateur, est arrivé à échéance. La clause d'incessibilité de leurs participations respectives a donc pris fin comme convenu.
- L'intérêt spéculatif de la valeur est, pour l'instant, réduit par le fait que Nestlé ne peut pas augmenter sa participation et prendre le contrôle du groupe du vivant de Liliane Bettencourt.
Comment suivre la valeur
- Les performances du groupe sont sensibles à la consommation des ménages, elle-même liée à leur moral.
- Ses résultats sont fortement dépendants de l'évolution du cours du dollar par rapport à l'euro mais également du réal brésilien, du peso mexicain et du yuan chinois. Le groupe réalise plus de 30% de ses ventes en dollar et devises assimilées.
- Sur 2010, le groupe mènera certainement des opérations de croissance externe sur des cibles petites, moyennes ou grosses, pour consolider sa présence dans les pays émergents.
- A suivre également le rythme de redressement de la branche Luxe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Bain & Co a récemment révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour le marché mondial du luxe. Après s'être replié d'environ 8% en 2009, il devrait progresser de 4% en 2010. La plus forte progression devrait être réalisée en Chine (+15%) alors que la croissance sera bien plus faible en Europe (+3%). Le succès des marques de luxe dans des territoires comme la Chine n'est toutefois pas acquise. En effet, la seule image de marque ne suffit plus à séduire les consommateurs et les groupes doivent s'adapter au marché. Ainsi Hermès s'est associé à une créatrice chinoise pour développer une nouvelle marque : Shang Xia.