Selon une source de marché, CM-CIC Securities a dégradé sa recommandation sur Gemalto d'Achat à Conserver et réduit son objectif de cours de 35 à 32 euros. Le broker a abaissé ses prévisions «résultat des activités opérationnelles» après un contact avec la société. Le bureau d'études évoque le ralentissement de la croissance sur le deuxième trimestre, la déconsolidation globale de la joint-venture chinoise et le poids des récentes acquisitions (hors Cinterion).
Après la hausse de 8% à change constant affichée sur le premier trimestre, CM-CIC ne prévoit plus qu'une stabilité des ventes à change constant sur le deuxième trimestre contre une hausse attendue précédemment de 6%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe domine largement son secteur, avec une part de marché mondiale supérieure à 40%.
- Le budget R&D, de 110 millions d'euros par an, est plus de 2 fois supérieur à celui de son 1er concurrent.
- Après avoir atteint avec un an d'avance les objectifs de rentabilité de 2009, Gemalto a fixé la barre plus haute pour 2013 : augmenter de 50 % le résultat opérationnel. Un défi que les analystes jugent audacieux mais pas irréalisable.
- La demande croissante de documents d'identité numérique (passeports, cartes d'identité, etc.) est une tendance inévitable qui va profiter au leader mondial sur ce segment.
- La multiplicité des produits électroniques, à l'image de l'iPad ou du « e-reader » de Kindle, déjà équipé par Gemalto, représente également un important relais de croissance.
- La poursuite de la migration des cartes bancaires vers le standard EMV permettra de générer un chiffre d'affaires récurrent qui sera complété par l'émergence du paiement via le téléphone mobile.
- Avec l'acquisition fin juin de Cinterion, l'un des leaders du marché des « machine to machine », Gemalto est désormais présent sur toute la chaîne de ce marché en pleine expansion et s'assure un nouveau relais de croissance.
- Gemalto, qui n'a pas de dette, va poursuivre sa politique d'acquisitions ciblée sur de petites sociétés, au savoir-faire technologique reconnu et facilement intégrables.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur est affecté par une pression sur les prix, en particulier au niveau des cartes pour les téléphones portables (SIM), ce qui pèse sur les marges. Or, Gemalto est fortement exposé aux cartes SIM.
- Le secteur de la carte à puce est en constante évolution et les barrières à l'entrée sont faibles.
- Dans la téléphonie mobile, le marché des cartes SIM, proche de la saturation, continuera à progresser mais à un rythme plus lent.
- Le principal risque porte selon les analystes sur de possibles tensions au niveau de l'approvisionnement en composants compte tenu de la forte reprise constatée dans l'industrie des semi-conducteurs.
- La direction est restée floue sur l'utilisation de la trésorerie nette qui pourrait avoisiner les 500 millions d'euros fin 2010.
Comment suivre la valeur
- Les gains de productivité en provenance de la fusion Gemplus/Axalto sont dorénavant derrière. Les prochains leviers sur les marges dépendront de la croissance organique qui constitue la nouvelle priorité du groupe.
- L'évolution du marché des télécommunications, notamment dans les pays émergents, est à suivre de près.
- Le déploiement progressif des normes 3G et 4G, consécutif à l'avènement des smartphones, permettra de rééquilibrer le mix produit du groupe dans la téléphonie mobile.
- Gemalto va verser, pour la première fois, un dividende compris entre 0,2 et 0,25 euro au titre de l'exercice 2009. Ce dividende pourrait progresser au fur et à mesure de la concrétisation du nouveau plan de croissance.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Sur le plan mondial, le marché de l'électronique grand public est menacé par les surcapacités de production, qui pourrait notamment intervenir dans le domaine des écrans plats, compte-tenu de la montée en puissance des japonais Sony et Panasonic. Ces derniers sont avantagés par la baisse du yen face au won. En France, le cabinet Xerfi estime que la consommation de produits électroniques de loisirs devrait continuer à bien se comporter. Les consommateurs des pays matures sont de nouveau prêts à investir dans la high-tech. Si leur pouvoir d'achat stagne, leur "vouloir d'achat", notion développée entre autres par le cabinet d'études GfK, est à nouveau d'actualité, dopé par la mise sur le marché d'une succession de nouveautés. Après l'ipad d'Apple, les téléviseurs à écran 3D (image en relief) sont déjà sur le marché, dans la perspective de la Coupe du monde de football.