Après un trou d'air fin juin, début juillet, la Bourse de Paris a repris de la hauteur cette semaine (+6%), dans un ENVIRONNEMENT macroéconomique plus rassurant, mais la tendance reste fragile et surtout attentiste avant la saison de publication des résultats semestriels.
D'un vendredi à l'autre, l'indice vedette parisien a gagné 206 points pour s'inscrire à 3.554,48 et repasser au-dessus de 3.500 points, après avoir atteint ses plus bas niveaux de l'année à la fin de la semaine dernière.
Depuis le début de l'année, le marché est en recul de 9,70%.
La semaine qui vient de s'écouler a été plus calme (les volumes quotidiens échangés ont diminué) et les séances n'ont pas été dominées par des inquiétudes, comme ce fut le cas précédemment.
Pour les optimistes la remontée hebdomadaire s'explique surtout par un regain de confiance et pour les pessimistes cette reprise est avant tout technique, due à des chasses aux bonnes affaires.
Quoi qu'il en soit, dans les salles de marché on s'accorde pour dire que cette semaine le ciel s'est éclairci sur de nombreux fronts.
Les craintes sur les dettes souveraines et sur la solvabilité des pays fragiles qui avaient fait tant de mal aux marchés actions ces derniers mois, ont significativement diminué, a expliqué Philippe Waechter, stratégiste actions chez Natixis Asset Management.
Les opérations de refinancement de plusieurs pays s'étant bien déroulées, les marchés ont choisi de faire taire leurs inquiétudes. Conséquence, les investisseurs ont repris goût au risque, un sentiment essentiel pour soutenir le marché des actions, a-t-il ajouté.
Deuxième coup de pouce de la semaine, l'environnement économique qui s'est révélé meilleur que prévu.
Plusieurs indicateurs sont arrivés à point nommé pour casser le rythme décevant des précédentes statistiques et redonner le moral aux investisseurs. Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont fléchi plus que prévu, créant une bonne surprise tout comme le niveau des ventes dans les grandes chaînes de distribution américaines en juin.
Autres facteurs encourageants : les propos plus optimistes du Fonds monétaire international comme de la Banque centrale européenne.
Le FMI a revu à la hausse ses prévisions de reprise mondiale, ce qui a permis d'éloigner les risques d'une croissance retombant comme un soufflé (récession en "double creux" ou "en W"). Propos également rassurants de Jean-Claude Trichet, président de la BCE qui a rejeté l'idée selon laquelle la rigueur budgétaire décidée en Europe menaçait la croissance.
Pour autant ceci est encore fragile et le climat trop tendu pour s'assurer un été paisible.
"L'été risque d'être chaud", indique Marc Touati, économiste chez Global Equities dans son analyse hebdomadaire. Il rappelle que depuis la crise grecque les marchés analysent les évènements à "très court terme" et "les fortes baisses succèdent aux fortes hausses et réciproquement".
Mais une chose est sûre: le marché parisien est actuellement sous-évalué en terme de bénéfice par actions et mériterait de progresser, souligne M. Waechter.
A cet égard, la semaine prochaine, avec les premières publications des résultats trimestriels et semestriels des entreprises et de nombreux indicateurs macroéconomiques, sera très intéressante pour départager les optimistes et les pessimistes.
Outre les premiers éléments sur l'activité de juillet venant des Etats-Unis et publiés jeudi, le marché surveillera l'indicateur ZEW sur la confiance des milieux financiers allemands mardi. Jeudi le marché sera également très attentif à plusieurs statistiques chinoises, alors que de nombreuses questions se posent sur le rythme de croissance de ce pays.