Selon le calendrier fixé par le Grenelle de l’environnement, les ampoules à incandescence de 60 W doivent disparaitre des rayons aujourd’hui (1er juillet). Après le retrait des 100 W il y a un an, restent désormais deux échéances : le retrait des 40 W au 31 août 2011 et des 15 et 25 W au 1er septembre 2012. C’est une étape cruciale puisque les 60 W « forment 80 % du marché », selon l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). La transition sera cependant progressive pour le consommateur. En effet, la directive européenne, la seule vraiment contraignante, est en décalage par rapport au Grenelle. « 2012 marquera la fin de la fabrication des ampoules à incandescence pour toutes les puissances. Ce n’est que deux ans après que les rayons en seront totalement vides », prévoit un porte-parole d’Osram, la filiale de Siemens spécialisée dans l’éclairage.
Un marché en pleine mutation
En attendant, le marché s’est déjà bien transformé. Alors que les ampoules basse consommation, longtemps blafardes et longues à l’allumage, ont mis des années à s’imposer, le rythme semble s’accélérer. Les lampes à incandescence ne représentent plus que 54 % des ventes contre 70 % il y a un an.
De leur côté, les ventes d’ampoules basse consommation progressent fortement et ont représenté 25 % du marché en 2009, contre seulement 12 % lors de la mise en place du calendrier de retrait des lampes classiques. 27 millions de lampes basse consommation supplémentaires ont été vendues en 2009 (52 millions au total, contre 25 millions en 2007). Les progrès technologiques y sont également pour beaucoup. Les ampoules basse conso ou fluocompactes consomment aujourd’hui 4 à 5 fois moins d’énergie et durent 6 à 10 fois plus longtemps. Le gain est net car si l’ampoule est plus chère à l’achat, sa durée de vie supérieure permet d’économiser jusqu’à plusieurs dizaines d’euros.
Appel à LED
Les fluocompactes contiennent cependant du mercure et doivent donc être déposées dans des conteneurs mis à disposition dans les magasins. Un inconvénient que pourraient palier les LED. Si pour l’instant elles sont peu vendues à cause de leur prix, elles ouvrent à plus long terme des perspectives inédites. Ces petites diodes ont longtemps été freinées par leur manque de puissance mais les progrès sont rapides. Elles représentent aujourd’hui 6 % du marché de l’éclairage mais pourraient doubler en 2012 et atteindre 30 % dans cinq ans.
Les LED ne se contentent pas de remplacer les ampoules à incandescence ou basse consommation. De par leur taille et leur technologie, elles offrent davantage de possibilités en termes d’ambiances, de couleurs, de formes d’éclairage. Les professionnels ne s’y trompent pas : « Notre business model va changer. Nous ne serons plus des fabricants d’ampoules mais des concepteurs d’éclairage », explique Thierry Braunecker-Becker, directeur général de Philipps Lighting en France. Quant à leur rentabilité, il faudra attendre la fin des ampoules à incandescence pour y voir plus clair. Les asiatiques s’apprêtent à investir dans la fabrication de LED, et des groupes d’autres secteurs, comme Toshiba ou Sharp, souhaitent se lancer sur ce créneau.