Retombée au plus bas depuis neuf mois après un enchaînement d'indicateurs plus mauvais qui prévu qui ont déprimé le marché, Wall Street va entrer dans une semaine peu animée, avant d'entamer la saison des résultats.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a lâché 4,51% à 9.686,48 points, finissant vendredi à son plus bas niveau depuis le 5 octobre. Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 5,92% à 2.091,79 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 de 5,03% à 1.022,58 points.
Les indices auront passé la semaine dans le rouge, incapables de se défaire d'une déprime déjà bien installée avant la publication très attendue en fin de semaine des chiffres mensuels de l'emploi. La baisse du taux de chômage, à 9,5%, n'a pas rassuré les investisseurs, bien plus focalisés sur les suppressions nettes d'emplois plus importantes que prévu.
"Le mois dernier a été plutôt un mauvais mois. Grosso modo, on a calé. L'économie n'est pas au bord du précipice mais elle a ralenti par rapport à mars et avril", constate Lindsay Piegza, de FTN Financial.
La plus forte chute de la semaine a été enregistrée mardi, avec un recul de 2,65% pour le Dow Jones, sur fond de mauvaises nouvelles en provenance de Chine (chiffres de croissance révisés par l'institut Conference Board), des Etats-Unis (chute de l'indice de confiance des consommateurs) et d'Europe (inquiétude sur le secteur bancaire).
Les chiffres économiques "ne sont pas de bon augure pour débuter la deuxième partie de l'année. Le marché adopte une nouvelle tendance", estime Lindsay Piegza.
"Le message est clair" pour John Stoltzfus, de Ticonderoga Securities: "mettre de côté les chapeaux de fête pour l'instant, garder la ceinture de sécurité attachée, faire sa liste de courses (sur le marché boursier, ndlr) et garder un oeil sur les bébés qui n'ont pas encore été jetés avec l'eau du bain les jours de baisse".
Le Dow Jones a chuté de 10% sur les trois derniers mois, premier repli trimestriel depuis le rebond des indices entamé en mars de l'année dernière.
Sur ces prémisses, le marché pourrait rester "très instable mais dans une fourchette d'échanges qui a atteint un plateau, simplement parce que la semaine prochaine sera certainement molle, en l'absence de données économiques", estime Lindsay Piegza, pour qui l'international et la politique prendront le relais comme principaux éléments directeurs.
Seul indice majeur publié, l'indice ISM de l'activité dans les services est attendu mardi, au retour d'un week-end prolongé jusqu'au lundi afin de célébrer la Fête nationale américaine, qui tombe dimanche.
"On va regarder du côté de ce qui se passe en Europe et des développements sur les dettes souveraines, toute nouvelle information sur la politique de la Chine sur le yuan. On va surveiller BP et ce que fait Obama sur la régulation financière, et l'influence que les détails de la réforme auront sur le simple quidam", résume Lindsay Piegza.
La semaine va aussi permettre au marché de se préparer à la saison des résultats, le producteur d'aluminium d'Alcoa ouvrant le bal le lundi suivant.
"Avec des bilans de sociétés en bonne santé (particulièrement aux Etats-Unis) et avec une tendance à la hausse pour les dividendes", il existe des opportunités pour les investisseurs, estime John Stoltzfus.