Bank of America-Merrill Lynch a dégradé son opinion sur Sodexo de Neutre à Sous-performance. L'objectif de cours a été abaissé à 44 euros contre 47,5 euros auparavant. Le broker observe que le titre Sodexo a progressé de 9% sur les trois derniers mois dans un marché en baisse de 2%. Il pense que l'optimisme du marché suite à la scission des activités d'hôtellerie et de services d'Accor pourrait s'avérer déplacée.
Il ajoute que les marges opérationnelles de Sodexo dans la restauration et les services sont toujours en retard de 250 points de base sur celles de Compass. Bank of America-Merrill Lynch ne pense pas que cet écart puisse être réduit dans un futur proche.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- L'activité du groupe s'appuie en grande partie sur des contrats à long terme, ce qui garantit une bonne visibilité sur les résultats.
- Les deux tiers de l'activité et des profits du groupe sont réalisés auprès de donneurs d'ordres peu ou pas sensibles à la conjoncture : écoles et universités, prisons, hôpitaux ou encore administrations et collectivités publiques.
- Sodexo a le culte du service client et s'attache à diversifier et enrichir les prestations proposées, afin d'accroître la rentabilité des contrats existants.
- Le groupe est en phase de recentrage sur la « gestion des installations », qui recouvre les domaines de l'énergie, des services traditionnels de gestion et d'entretien des bâtiments ainsi que des services généraux, au détriment du pôle restauration.
- Si le marché de la restauration d'entreprise est mature, le marché du multiservice, qui consiste à proposer aux collaborateurs des entreprises clientes une offre variée sur le lieu de travail, recèle un fort potentiel.
- La situation financière reste solide.
Les points faibles de la valeur
- Le taux de sous-traitance dans la restauration d'entreprise est déjà très élevé, ce qui limite la croissance de ce marché, par ailleurs devenu très concurrentiel.
- L'absence de Sodexo dans la restauration commerciale concédée (les chaînes présentes dans les aéroports, gares, autoroutes...) réduit sa puissance d'achat auprès de ses fournisseurs.
- Le groupe est en partie sensible au ralentissement conjoncturel : les suppressions d'effectifs, les restrictions de budget au niveau des entreprises et des dépenses de loisirs pèsent sur une partie de son chiffre d'affaires.
- En tant que prestataire de restauration et de services, le groupe est exposé à certains risques en matière environnementale (crises alimentaires) et doit se conformer à des contraintes réglementaires d'hygiène et de sécurité.
- Le groupe est toujours très prudent dans ses prévisions chiffrées, ce qui peut être source de déception pour le marché.
- Le groupe avoue ne pouvoir « maîtriser totalement le calendrier » de son recentrage stratégique sur la gestion des installations.
Comment suivre la valeur
- Les deux tiers de l'activité de Sodexo étant peu sensible à la conjoncture, Sodexo est une valeur habituellement défensive.
- Le groupe étant très présent en Amérique du Nord (40% du chiffre d'affaires), l'évolution du cours du dollar a une grande influence sur les résultats du groupe.
- Si la croissance organique reste la priorité, Sodexo ne s'interdit pas de saisir de nouvelles opportunités d'acquisitions ciblées.
Le projet de cotation, été 2010, des services prépayés d'Accor, leader mondial devant Sodexo, est à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Après dix-huit mois de négociation, aucun accord n'a été conclu entre les syndicats et la fédération patronale sur la manière d'encadrer le portage salarial. L'article 19 de l'accord sur la modernisation du marché du travail a donné deux ans aux partenaires sociaux pour aboutir à un accord. Les négociations ont été confiées au Prisme, fédération professionnelle de la branche de l'intérim. Trois points étaient initialement au coeur des désaccords : le type de contrat retenu pour les missions comprises entre 18 et 36 mois, la rémunération minimale conventionnelle et la possibilité ou non pour les agences d'intérim de gérer des opérations de portage. Désormais seul le dernier point est source d'affrontement. En effet, le Prisme a notamment accepté l'utilisation de contrats à durée déterminée à objet défini pour les missions de plus de 18 mois. En revanche, les syndicats souhaitent que les agences d'intérim créent de véritables filiales de portage qui soient indépendantes alors que le Prisme préfère simplement la mise en place d'agences spécialisées.