Gilbert Dupont a porté son objectif de cours de 47,50 à 48 euros sur Remy Cointreau après la publication des résultats annuels. Le groupe a réalisé au titre de son exercice 2009/2010 clos au 31 mars 2010 un résultat net, part du groupe, de 86,3 millions d'euros, stable par rapport à l'année précédente qui bénéficiait notamment d'un effet positif non-récurrent de 13,6 millions d'euros d- à la sortie de Maxxium. Le résultat opérationnel a progressé de 7,2% à 140 millions d'euros.
La marge opérationnelle s'établit à 18,4% (organique) contre 19,2% l'an passé, reflétant principalement l'accroissement des investissements publi-promotionnels.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels.
- Le groupe profite de la reprise en main de la distribution de ses marques. Rémy Cointreau contrôle désormais plus de 80 % de son chiffre d'affaires.
- Rémy Cointreau bénéficie du dynamisme des pays asiatiques, de la Chine notamment, où la consommation de cognac haut de gamme ne faiblit pas.
- Plus généralement, le groupe bénéficie de sa forte exposition sur les pays émergents (22% du CA 2008/09) d'autant que le mouvement de « premiumisation » y est important.
- La dette nette a été maîtrisée et les incertitudes sur le respect des covenants ne devraient désormais plus avoir lieu d'être.
Les points faibles de la valeur
- Les analystes restent prudents à court terme en raison d'un climat de consommation encore tendu sur 2010 et de la sensibilité du groupe au dollar qui devrait pénaliser plus fortement les comptes à partir du second semestre de l'exercice 2009/10.
- Les analystes retiennent un scénario de reprise molle pour 2009/10 et 2010/11, notamment sur les Etats-Unis et l'Europe, avant un plus franc rebond en 2011/12.
- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe.
- Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires. Les signes de reprise sur ce marché sont pour le moment considérés comme 'techniques'.
Comment suivre la valeur
- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes.
- Les ventes de fin d'année représentent une part importante du chiffres d'affaires.
- Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro.
- L'attrait spéculatif de la valeur est aujourd'hui limité par le refus affirmé de la famille d'envisager toute cession de son contrôle.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Les spécialistes estiment que le secteur est pénalisé par un manque de visibilité du fait de coûts de matières premières très volatils, cette volatilité étant alimentée par un retour de la spéculation. Après un recul de leurs marges en 2009, les intervenants du secteur devraient attendre 2011 pour bénéficier d'un redressement de leur profitabilité. Parmi les géants mondiaux du secteur la diversification est de mise. Après avoir lancé les compotes Fruitpote (Petit Gervais) et Taillefine en 2009, Danone continue son incursion dans le secteur des fruits. S'attaquant au marché européen des « smoothies », jus de fruits onctueux en plein développement, Danone s'est associé au géant américain Chiquita Brands International, producteur de bananes. Danone contrôlera 51% de la coentreprise et le management. Quant à Nestlé, il veut renouveler le succès de sa marque Nespresso dans le café, en lançant prochainement Special-T dans le secteur du thé.