La Bourse de Paris a terminé mardi en baisse, le CAC 40 perdant 0,98%, dans un marché toujours déprimé par les difficultés de la zone euro et des problématiques de dette souveraine.
L'indice vedette a perdu 33,36 points à 3.380,36 points dans un volume d'échanges de 3,971 milliards d'euros.
Sur les principaux marchés européens, le sentiment a été le même: Francfort a cédé 0,62%, Londres 0,81% et l'Eurostoxx 50 0,76%.
Le marché parisien a une nouvelle fois été marqué par des craintes sur la solvabilité de certains pays.
Un communiqué de l'agence Fitch a ravivé mardi les craintes des opérateurs en indiquant que la Grande-Bretagne avait un "gigantesque" défi à relever pour ajuster ses finances publiques.
Même si l'agence de notation n'envisage pas d'abaisser la note du pays, qui doit présenter un budget d'urgence le 22 juin, son rapport a rappelé les difficultés structurelles de la Grande-Bretagne.
En outre, Bruxelles a fait part mardi d'inquiétudes concernant les statistiques fournies par la Bulgarie, membre des 27 mais pas de la zone euro, et envisage d'y envoyer "prochainement" une mission d'enquête.
Ces diverses déclarations sont "d'une grande maladresse", a jugé Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities, et contribuent à la désaffection des investisseurs pour les actifs risqués. Cette défiance a été manifeste, le cours de l'or ayant atteint un niveau historique, au-dessus de 1.250 dollars l'once.
En annonçant un budget 2011 qui devrait permettre de faire quelque 11 milliards d'euros d'économies, Berlin a également inquiété les marchés.
"L'Allemagne a choisi le parti de l'austérité. Le problème est qu'il ne faut pas trop appuyer fort sur le balancier alors qu'on sort à peine de récession", a estimé le vendeur, jugeant la situation "fragile".
Face à ce contexte morose, la saison de résultats d'entreprises sera un test, pour M. de Villepion: si elle est ignorée par les marchés, cela sera de mauvais augure et traduira, selon lui, le pessimisme profond des investisseurs.
Moins éloignées dans le temps, les déclarations de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) seront guettées jeudi par les marchés.
Côté valeurs, les bancaires ont souffert comme de coutume en période d'aversion au risque: BNP Paribas a perdu 2,83% à 41,48 euros, Crédit Agricole 2,23% à 8,02 euros et Société Générale 2,16% à 30,33 euros.
EDF, un des poids lourd de la cote, a reculé de 3,31% à 33,62 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40.
Les valeurs défensives comme Essilor (+0,75% à 47,37 euros), L'Oréal (+0,03% à 75,46 euros) ont tiré leur épingle du jeu.
EADS a progressé de 0,59% à 16,22 euros, profitant du niveau faible de l'euro et d'un très gros contrat de 11,5 milliards de dollars remporté auprès de la compagnie Emirates.
Enfin, le titre du fabricant de yachts Rodriguez a été suspendu "à la demande de la société et dans l'attente d'un communiqué", a indiqué l'opérateur boursier NYSE Euronext. La valeur a cessé d'être cotée à 10h22, alors qu'elle chutait de 9,11% à 3,79 euros.
Le président de la société cannoise a été interpellé lors d'un vaste coup de filet contre le grand banditisme marseillais.