Le déficit commercial de la France s'est très légèrement réduit en avril, à 4,248 milliards d'euros contre 4,413 milliards le mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, ont indiqué mardi les Douanes.
Sur un an, le déficit cumulé du commerce extérieur s'établit à 42,721 milliards d'euros, précise le ministère des Finances sur son site internet.
"Le montant des très grands contrats aéronautiques réalisés à l'exportation est encore plus élevé qu'en mars (+450 millions). Grâce à cette performance, les exportations continuent de progresser (+1%) en dépit de l'amorce d'un repli des ventes automobiles, pharmaceutiques et agroalimentaires", résume Bercy.
Les exportations se sont élevées en avril à 31,708 milliards d'euros, en hausse de 4,8% sur trois mois par rapport aux trois mois précédents.
Les importations ont quant à elles augmenté beaucoup plus modérément qu'en mars pour s'établir à 35,956 milliards d'euros. Elles sont en hausse de 3,5% sur trois mois.
Les échanges commerciaux de la France sont poussés par "un rebond généralisé du commerce mondial" et "la reprise du commerce français a été plus vigoureuse du côté des exportations (+10,1% sur un an) que des importations, pénalisées par une demande domestique plutôt atone", d'où une réduction du déficit commercial, analyse Alberto Balboni, économiste chez Xerfi.
"Cette performance ne peut pas être mise sur le compte de la forte dépréciation de l'euro intervenue depuis la fin 2009, car les effets de cette dernière sur la compétitivité des exportations européennes ne se concrétiseront qu'avec deux ou trois trimestres de décalage selon les secteurs", dit-il.
Cette dépréciation de l'euro "constitue la face positive de la crise que traverse l'Europe" mais cette crise aura aussi des effets négatifs sur le commerce extérieur français, selon Juliette Hubert, économiste chez Asterès. Ainsi, les plans de rigueur adoptés par nos principaux partenaires, dont l'Allemagne, "vont se traduire par une contraction de la demande adressée aux industries françaises", explique-t-elle.
"Dans les mois qui viennent, ce sont les pays émergents et les Etats-Unis qui pourront apporter une bouffée d'oxygène à nos exportations, même s'ils ne représentent que 30% de nos échanges", estime Mme Hubert.
Les exportations vers la Chine ont progressé de 38,6% en valeur par rapport à l'année dernière, soit un rythme près de quatre fois supérieur à celui des exportations vers l'Union européenne, confirme Alberto Balboni.
"Malheureusement, l'industrie française ne pourra bénéficier que marginalement de cette manne" car la Chine ne représente que 3% des exportations hexagonales et seul un nombre limité de secteurs peut profiter de l'essor de la demande chinoise, tempère-t-il.
Par comparaison, les exportations allemandes ont baissé de 5,9% en avril après un fort rebond le mois précédent. L'excédent commercial de l'Allemagne, deuxième plus gros exportateur mondial derrière la Chine, a baissé de près de 21% sur un mois, à 13,4 milliards d'euros.