CM-CIC Securities relevé son objectif de cours de 87 euros à 96 euros et réitéré sa recommandation Alléger sur Hermès à la suite de commentaires positifs de la société sur son activité en avril et en mai. Le bureau d'études a relevé son hypothèse de croissance organique 2010 de 2,5 points à 11,5%. Il a également modifié son scénario monétaire 2010-2011 avec une parité euro dollar désormais fixée à 1,2 dollar (pour 1 euro) et une parité euro yen à 110 yens (pour 1 euro). CIC s'attend à ce que les variations monétaires apportent 8 points de croissance au chiffre d'affaires 2010 d'Hermès.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale et résiste aux effets de mode en raison de son image «classique» et de son caractère intemporel.
La marque Hermès est une des mieux diversifiée dans l'univers des produits de luxe et ce depuis relativement longtemps. Elle est présente dans la maroquinerie-sellerie (49% du CA), dans les vêtements-accessoires (20% du CA), la soie (12% du CA), mais aussi dans les parfums (5% du CA) et les montres (5% du CA).
- Depuis son introduction en Bourse en 1993, le groupe affiche une hausse régulière de son activité et de ses profits. Cette bonne santé économique et financière lui garantit une indépendance à laquelle les familles, qui contrôlent 73 % du capital, sont très attachées.
-Le positionnement sur les produits très haut de gamme d'Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d'augmenter les prix chaque année, ce qui en fait une valeur défensive du luxe.
- Le groupe poursuit son développement avec un programme soutenu d'investissements que sa trésorerie nette lui permet aisément de financer. Hermès prévoit l'ouverture ou la rénovation d'une dizaine de magasins en Asie et aux Etats-Unis.
Les points faibles de la valeur
- Les frais fixes du groupe sont importants.
-L'exposition du groupe est limitée auprès des marchés émergents (25% du chiffre d'affaires) et forte auprès du Japon (22% du chiffre d'affaires), un marché mature qui a tendance à reculer et qui plus est en proie aux difficultés économiques.
- Même si les analystes estiment justifié que la valeur se paie avec une prime par rapport à ses pairs au regard de la qualité de la marque et de la dimension spéculative du dossier, les niveaux actuels sont jugés trop élevés.
Comment suivre la valeur
- D'une manière générale, la croissance des acteurs du secteur du luxe est fortement corrélée à celle du PIB.
- Hermès est fortement dépendant de l'état de santé des économies américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont également sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien.
-Hermès est sensible à l'évolution du dollar et du yen.
- La prime spéculative pourrait s'affaiblir, la direction déclarant de façon récurrente qu'Hermès n'est pas à vendre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Même si l'Europe de l'Ouest demeure le premier marché mondial des cosmétiques, il se tasse, de même que le Japon et l'Amérique du Nord. Cette évolution se réalise au profit de l'Asie (hors Japon), de l'Amérique latine et de l'Europe de l'Est. Le Brésil, la Chine et la Russie font déjà partie des dix plus gros consommateurs mondiaux de produits de beauté. Pour 2010, la plupart des acteurs des cosmétiques sont prudents. L'allemand Henkel (qui détient notamment les marques Fa, Schwarzkopf, Diadermine...) est plus optimiste que ses concurrents et se dit plutôt confiant pour son chiffre d'affaires en 2010. Pour trouver des relais de croissance les groupes de cosmétiques mènent des acquisitions. Le japonais Shiseido a lancé une offre publique d'achat amicale de 1,7 milliard d'euros sur l'américain Bare Escentuals. Cette opération lui permet d'étendre ses activités hors du Japon. Quant à L'Oréal, il a complété son réseau de distribution de salons de coiffure aux Etats-Unis suite à l'acquisition de Maly's Midwest et Marshall Salon Services. Enfin, l'anglo-néerlandais Unilever finalise son rachat de Sanex à Sara Lee.