Selon une source de marché, Bank of America-Merrill Lynch a relevé sa recommandation sur GDF Suez de Neutre à Achat et revu à la hausse son objectif de cours de 30 à 33 euros. Ce nouvel objectif est motivé par la faiblesse de l'euro face à la plupart des devises, indique le broker. Le groupe d'énergie français dispose toujours de l'un des meilleurs portefeuilles d'actifs du secteur, souligne le bureau d'études. Mais, la faiblesse des prix du gaz et le niveau très élevé du consensus ont pénalisé la performance du titre tout au long de ces 12 derniers mois.
Même si les prix du gaz ont un potentiel de hausse limité, ils se sont stabilisés et de même que les résultats, ajoute le courtier. GDF Suez offre le plus fort potentiel de croissance annuelle moyenne de l'Ebitda parmi les groupes intégrés sur la période 2009/2013 (+8,7% contre +6,3% pour le secteur) mais aussi de croissance annuelle moyenne du bénéfice par action (+9,8% contre +6% pour le secteur).
Par ailleurs, ajoute Bank of America-Merrill Lynch, au vue de la solidité du bilan, d'une exposition limitée à l'Europe du Sud, et d'un meilleur profil de croissance du bénéfice par action, GDF Suez présente un profil attrayant par rapport au secteur.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
Au 30.03.2010 : 23,8 milliards d'euros (-6,8%)
Au 31.12.2009 : 79.908 millions de dollars (-3,8%)
Résultats
Au 30.03.2010 : EBITDA (résultat brut d'exploitation) : 5,2 milliards d'euros (-5,1%)
Au 31.12.2009 : EBITDA: 14.012 millions (+1%) ; résultat net part du groupe : 4.477 millions d'euros (-31,2%)
Prévisions
Le groupe prévoit une croissance soutenue de l'EBITDA, prenant en compte une reprise de la demande moins rapide que prévue, des prix des commodités déprimés et une accélération de la croissance en 2011. L'EBITDA 2010 devrait donc être supérieur à celui de 2009 et celui de 2011 devrait être supérieur d'au moins 15% à celui de 2009.
Ces objectifs sont notamment confortés par la contribution estimée sur l'EBITDA du programme d'investissement 2008-2010, en 2010 (0,8 milliard d'euros) et qui va s'accélérer à partir de 2011 (+ 1,8 milliard d'euros cumulés).
Stratégie
En dépit de la crise, le groupe a continué d'investir de façon importante, soit près de 20 milliards d'euros sur les deux dernières années. Pour l'avenir il va maintenir son programme d'investissements ambitieux de l'ordre de 10 milliards d'euros par an sur 2010-2011. Le plan de performance Efficio va être renforcé ce qui devrait permettre de réaliser 1.950 millions d'euros de gains en 2011 (contre 1 800 millions d'euros annoncés).
Evènements financiers
A l'issue d'un protocole d'accord signé avec Gazprom, GDF Suez va prendre 9% du projet de gazoduc Nord Stream. Ce dernier est actuellement détenu par Gazprom, qui détient 51% du consortium, les allemands E.ON et BASF, qui ont chacun 20%, et le néerlandais Gasunie (9%). La construction de ce gazoduc doit permettre de fournir 55 milliards de mètres cubes de gaz par an à l'Europe à partir de 2012, pour compenser le déclin de la production gazière en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. GDF Suez attend de ce projet de pouvoir contribuer à la sécurité d'approvisionnement de l'Europe et la possibilité d'acquérir un volume supplémentaire de gaz de 1,5 milliard de m3 à partir de 2015, date à laquelle la demande devrait vraiment redémarrer.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Malgré un contexte économique difficile les objectifs ont été atteints en 2009.
- Sur l'année pleine 2009, même si le chiffre d'affaires a reculé de 3,8%, l'excellente maîtrise des coûts et une bonne gestion de ses investissements ont permis à l' excédent brut d'exploitation (Ebitda) de croître très légèrement.
- Sur le premier trimestre 2010, le groupe a constaté un léger redémarrage de la demande, avec une hausse des volumes de gaz et d'électricité livrés en Europe.
- L'objectif de croissance de son EBITDA a été réitéré pour cette année, notamment grâce à la mise en place du plan de performance.
- La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats.
- En 2009, GDF Suez a bénéficié d'une structure financière renforcée avec un ratio d'endettement de 45,7% et une dette nette contenue à 30 milliards d'euros.
- Ses performances vont bénéficier de l'évolution tarifaire des prix du gaz au 1er avril, qui permettent de couvrir les coûts d'approvisionnement.
- Le dividende par action, qui a augmenté de 5% à 1,47 euros, est conforme à l'engagement du groupe d'accroître cet indicateur en moyenne de 10% sur trois ans.
- L'action offre un rendement élevé (de 5,5%).
Faiblesses
- Moody's a réduit de «stable» à «négative» la perspective de la note «Aa3» de GDF Suez, en raison du contexte économique actuel, et afin de prendre en compte le risque que les performances financières et opérationnelles du groupe restent contraintes par l'ENVIRONNEMENT économique actuel. L'agence de notation souligne que l'objectif du groupe d'une progression d'au moins 15% de son excédent brut d'exploitation sur la période 2010-2011 suppose que l'impact négatif des cours des matières premières sera plus que compensé notamment par la hausse de ses tarifs en France et les réductions de coûts.
- Sur le premier trimestre, la reprise de la demande n'a pas empêché GDF Suez d'enregistrer un net recul de son chiffre d'affaires (- 7,9 % à périmètre constant) du fait de l'impact de la baisse des prix du gaz et de l'électricité sur les marchés.
- Le groupe est très dépendant de son marché domestique.
- On assiste à une décorrélation nouvelle des prix du gaz et du pétrole : alors que les cours du pétrole sont remontés aux alentours de 80 dollars, les prix du gaz restent déprimés, du fait de la faiblesse de la demande et de la mise en service de nouvelles capacités de production.
- GDF-Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents.
- Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français.
La valeur et son secteur
Principales activités
GDF Suez est présent sur l'ensemble de la chaîne énergétique à travers : l'exploration-production de gaz naturel , la production d'électricité, l'approvisionnement et le trading, la fourniture d'énergies et la gestion des infrastructures.
Le secteur
Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les « utilities » sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique de la consommation d'électricité et de gaz, estimée respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. La baisse de la consommation d'énergie a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe.
La valeur dans son secteur
Premier opérateur gazier en France - L'un des premiers énergéticiens au niveau mondial.
Comment suivre la valeur
GDF Suez est une valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Le groupe a encore prouvé la solidité de son modèle économique l'an passé.
Rémunération des actionnaires
Dividendes versés
1,41 euro par action
Taux de distribution des dividendes
72%
Taux de croissance du dividende par action
+5%
Rendement 2009
5,5%
Estimation du prochain dividende par action
1.53 euro en 2010
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les « utilities » sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.