Les marchés européens, qui ont ouvert ce matin sur de lourdes pertes, ont comblé leur recul au fil de la matinée. Les investisseurs s'inquiètent toujours du manque de vigueur de l'économie mondiale, mais la baisse des marchés ces derniers jours favorise les rachats à bon compte. Les valeurs exposées au dollar ont été favorisées dans la matinée, après une nouvelle glissade de la devise européenne face à la monnaie américaine. Peu avant 12h30, les indices CAC 40 et Eurotop 100 cédaient respectivement 0,57% à 3 435,77 points et 0,37% à 2 090,02 points.
En signant ce week-end son premier succès dans la lutte contre la marée noire dans le Golfe du Mexique, BP (+1,53% à 440 pence) a mis un terme à la descente aux enfers de son cours de Bourse (-40% depuis le début du drame, le 20 avril). La compagnie pétrolière britannique, qui est parvenue samedi, pour la première fois, à récupérer plus de 10.000 barils par jour (soit plus de la moitié de la fuite), dit désormais avoir bon espoir de siphonner l'essentiel de la fuite d'ici le week-end prochain grâce au perfectionnement de son dôme de confinement.
EADS (+ 0,31% à 16,30 euros) connaît l'une des meilleures performances de l'indice CAC 40. Le titre du groupe d'aéronautique et de défense accentue sa surperformance depuis le début de l'année : + 28%. Seuls Capgemini et PPR affichent une meilleure performance. Dans un entretien au « Financial Times Deutschland », le directeur financier Hans Peter Ring a déclaré que les ventes 2010 d'EADS pourraient être supérieures aux prévisions grâce à la baisse de l'euro. Le groupe vise actuellement un chiffre d'affaires globalement stable comparé à 2009 où il s'était élevé à 42,8 milliards d'euros.
« On sent une reprise globale. Les annonceurs ont partout, et dans tous les secteurs, retrouvé de l'appétit, » a déclaré Jean-Claude Decaux, codirigeant du groupe éponyme dans un entretien aux « Echos ». Il a cependant indiqué qu'il manquait de visibilité, s'interrogeant notamment sur les conséquences économiques des mesures d'austérité décidées dans certains pays de la zone euro. Jean-Claude Decaux ne considère pas Internet comme une menace, au contraire. Il explique que son essor bouleverse les modèles économiques des médias concurrents de la presse et de la télévision.
Les chiffres macroéconomiques
Les commandes à l'industrie ont progressé de 2,8% en avril en Allemagne, à comparer avec un consensus Reuters de +0,2%.
A la mi-séance, l'euro cote 1,1978 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.