La Bourse de New York évoluait en forte baisse vendredi à la mi-séance, les investisseurs accueillant avec déception les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, bien moins bons que prévu: le Dow Jones perdait 2,48% et le Nasdaq 2,18%.
Vers 16H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average abandonnait 254,53 points à 10.000,75 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 50,22 points à 2.252,81 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 lâchait de son côté 2,42% (26,69 points) à 1.076,14 points.
Jeudi, Wall Street avait achevé en hausse une séance hésitante: le Dow Jones avait gagné 0,06%, le Nasdaq 0,96% et le S&P 500 0,41%.
L'économie américaine a créé 431.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en mai. C'est le chiffre le plus élevé depuis mars 2000, mais les analystes attendaient nettement mieux: ils estimaient qu'un demi-million d'emplois nets avaient été créés.
"Ce sont les meilleurs chiffres qu'on ait eus depuis longtemps", a reconnu Lindsey Piegza, de FTN Financial. "Mais quand on se plonge dans les détails, on se rend compte qu'ils montrent que la croissance du secteur privé a été très faible. Ils vont dans la bonne direction, mais on aurait aimé voir mieux, c'est donc très décevant pour le marché".
Quelque 95% des emplois créés sont des postes temporaires liés au recensement décennal qui a lieu cette année aux Etats-Unis. Le secteur privé n'a lui créé que 41.000 postes, soit cinq fois moins que le mois précédent.
"C'est une déception, tout le monde a été pris à contre-pied", a jugé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, qui rappelle que "le marché avait anticipé des bons chiffres". "Ce n'est pas un chiffre négatif, cela ne met pas en cause le scénario de reprise, mais l'amélioration semble beaucoup plus lente que souhaité, c'est cela qui effraie".
Et si le chômage a reculé à 9,7%, c'est surtout en raison d'une baisse de la population active.
"On entre dans une période où la reprise va être fragile, les entreprises sont très inquiètes quand il s'agit de créer des emplois, surtout vu l'ENVIRONNEMENT international", a ajouté Lindsey Piegza.
Les inquiétudes persistantes concernant l'économie européenne ont fait tomber l'euro vendredi sous 1,20 dollar pour la première fois depuis 2006.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,208% contre 3,379% jeudi soir et celui du bon à 30 ans à 4,140% contre 4,288% la veille.