La Bourse de Paris a terminé jeudi en nette hausse (+1,59%), après une volée d'indicateurs économiques en demi-teinte, à la veille des très attendus chiffres du chômage américain que le marché espère bons.
Le CAC 40 a gagné 55,84 points à 3.557,34 points dans un volume de transactions de 4,266 milliards d'euros.
Les autres Bourses européennes ont elles aussi fini en hausse: le DAX de Francfort a pris 1,23%, le Footsie de Londres 1,16% et l'Eurostoxx 50 1,24%.
Après une ouverture en forte hausse, dans le sillage des gains de Wall Street la veille, la place parisienne a affiché une progression de plus de 2% sur la quasi-totalité de la matinée et du début d'après-midi. Elle a perdu un peu de terrain en fin d'après-midi, après des statistiques économiques mitigées.
La séance a été rythmée par une batterie d'indicateurs européens et américains, ressortis en demi-teinte.
Ainsi, le ralentissement de la croissance du secteur privé dans la zone euro a été moins important que prévu en mai selon l'indice des directeurs d'achats (PMI). Mais les ventes de détail ont rechuté en avril, montrant ainsi que la consommation reste fragile en Europe.
Aux Etats-Unis, les commandes à l'industrie ont ralenti en avril, contre toute attente. Mais le marché attendait surtout des statistiques sur le chômage, à la veille de la publication du très attendu rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, un indicateur clé pour les Bourses depuis la crise de 2008. Elles se sont révélées plutôt bonnes.
Le secteur privé a enregistré en mai son quatrième mois consécutif de créations nettes d'emplois, qui ont cependant été inférieures aux attentes des économistes, selon l'étude mensuelle du cabinet ADP. Les chiffres hebdomadaires ont montré une baisse du nombre de chômeurs pour la deuxième semaine consécutive.
Pour Alice Lhabouz, directrice de la gestion chez MW Gestion, la hausse du marché s'explique essentiellement par "un rebond technique", après quatre séances consécutives de petite baisse.
Mais des propos optimistes du président américain Barack Obama sur le chômage ont également soutenu les cours, le marché tablant sur de bons chiffres pour vendredi, a-t-elle ajouté. Depuis Pittsburgh (Pennsylvanie, est), M. Obama s'était dit mercredi persuadé que les chiffres mensuels de l'emploi se révèleraient "solides" quand ils seraient publiés en fin de semaine.
Les inquiétudes sur la zone euro persistent en toile de fond, a souligné Alice Lhabouz. "Mais les plans de rigueur annoncés par plusieurs pays d'Europe montrent qu'ils font preuve de bonne volonté. Les résultats des entreprises au premier trimestre ont été bons et ceux du deuxième trimestre devraient l'être aussi. Les indicateurs économiques sont pour la plupart positifs", a-t-elle ajouté.
Parmi les plus fortes hausses figurait Valeo (+7,45% à 23,52 euros). Le groupe d'équipement automobile a annoncé qu'il visait au premier semestre un taux de marge opérationnelle "proche de 6% du chiffre d'affaires", soit son niveau "le plus élevé sur un semestre au cours des huit dernières années".
Faurecia, autre équipementier, a gagné 4,54% à 12,89 euros.
Les constructeurs automobiles ont eux aussi fini sur une nette hausse: +4,76% à 20,46 euros pour Peugeot et +3,49% à 30,36 euros pour Renault.
Les valeurs parapétrolières, qui ont pâti cette semaine des déboires de BP aux Etats-Unis, ont rebondi: Vallourec s'est apprécié de 3,89% à 149,50 euros, CGG Veritas de 4,20% à 17,50 euros et Bourbon de 3,09% à 33,49 euros. Total, première capitalisation du CAC 40, a gagné 3,08% à 39,03 euros.
Air France-KLM a gagné 6,14% à 10,52 euros. Le groupe franco-néerlandais a vu son trafic augmenter en mai, avec une hausse particulièrement nette sur les trajets longue distance.