Gilbert Dupont a réduit son objectif de cours sur EDF Energies Nouvelles de 35,7 à 33,9 euros tout en confirmant son opinion Accumuler. Le contexte sectoriel et un début d'année modeste du groupe ne militent pas en effet pour une réappréciation forte du titre, estime le broker.
Après une année 2009 très favorable aux énergies renouvelables, les mesures récemment prises par le gouvernement Obama dans le secteur énergétique ont été plutôt favorables au secteur pétrolier, souligne le bureau d'études. En Europe, la probable réalisation des objectifs 2020 pour l'UE (20% de la consommation énergétiques d'origine renouvelable d'ici 2020) et des situations budgétaires difficiles ne militent pas en faveur de nouvelles mesures pour le secteur. Certains pays comme l'Allemagne, l'Espagne ou la France ont (ou vont) adopté (er) des politiques ER plus contraignantes.
Gilbert Dupont souligne par ailleurs qu'EDF Energies Nouvelles connaît un début d'année modeste (chiffre d'affaires du premier trimestre en hausse de 5,7%, impacté par un gisement vent faible aux Etats-Unis), et pourrait extérioriser un ebitda du premier semestre en faible croissance, à l'inverse de l'exercice 2009.
Les performances annuelles seront largement dépendantes de la bonne marche des activités au second semestre (gisement vent, succès des opérations de Développement-Vente d'Actifs Structurés ).
La prévision d'EBITDA 2010 de l'analyste de 432 millions d'euros se situe désormais dans le bas de la guidance (430-450 millions d'euros). De même, les prévisions 2011 du courtier ont été légèrement réajustées à la baisse.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- C'est la valeur emblématique du secteur de l'électricité éolienne. La filiale à 50% d'EDF est présente sur l'ensemble de la chaîne de valeur, du développement d'un projet à la construction du parc éolien en passant par l'exploitation et la maintenance.
- L'ENVIRONNEMENT macroéconomique ainsi que réglementaire sont favorables à l'essor des énergies renouvelables. Elles constituent d'ailleurs l'un des moteurs des plans de relance actuels.
- Les tarifs de vente de l'électricité produite par ses centrales éoliennes sont, dans la plupart des pays où le groupe évolue, fixés pour plusieurs années, et de surcroît indexés sur l'inflation.
- Bien que l'éolien terrestre constitue l'axe prioritaire d'expansion, EDF EN cherche des relais de croissance (parc éolien offshore, production de biocarburants, développement dans le solaire photovoltaîque).
- L'adossement à EDF est un atout indéniable.
Les points faibles de la valeur
- Le durcissement des conditions d'accès au crédit a rendu plus difficile le financement des projets.
- Il existe un risque sur l'évolution du prix des turbines utilisées par EDF EN ainsi que sur l'approbation des plannings et des contrats par les différentes autorités.
- La valorisation actuelle du titre est dans l'ensemble jugée un peu élevée.
Comment suivre la valeur
- Investir aujourd'hui dans la filiale d'EDF consiste à parier sur la réussite de son plan ambitieux de développement à l'HORIZON 2012.
- Le titre EDF EN a tendance à réagir positivement à l'annonce d'augmentation de la capacité de production du groupe alors que la demande en énergies renouvelables ne cesse de progresser.
- Comme les autres groupes énergétiques, EDF EN bénéficie des hauts niveaux atteint par les prix du pétrole, qui favorisent le développement d'énergies alternatives.
- Le secteur de l'énergie et des services aux collectivités est dans une phase de consolidation. EDF EN pourrait se lancer dans des acquisitions à l'étranger afin de renforcer sa présence en Europe et aux Etats-Unis.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les « utilities » sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.