Les marchés européens poursuivent leur glissade. Le CAC 40 a ainsi inscrit un nouveau plus bas 2010 et revient sur ses niveaux de juillet 2009. Les indices sont victimes des craintes lancinantes concernant la situation financière de la zone euro et ses répercussions sur la croissance. Les bruits de bottes en Corée contribuent également à ce climat délétère. Comme cela est le cas déjà depuis plusieurs semaines, les investisseurs sanctionnent les valeurs bancaires et les valeurs cycliques. Vers 12h10, l'indice CAC 40 perd 3,93% à 3296,16 points et le FTSE Eurotop 100 3,14% à 1985,40 points.
A Londres, l'action Marks & Spencer (-1,41 % à 328,80 pence) limite ses pertes. Le distributeur britannique a dévoilé ce matin des résultats annuels supérieurs aux attentes. Sur l'exercice 2009/10, clos début mars, le groupe a réalisé un bénéfice imposable, hors éléments exceptionnels, de 632,5 millions de livres sterling, en hausse de 4,6%. Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg visaient en moyenne 628 millions de livres. Le chiffre d'affaires a progressé de 3,2% à 9,3 milliards de livres.
A Paris, CGG Veritas plonge de 9,99% à 17,48 euros, pénalisé par Bank of America-Merrill Lynch. S'appuyant sur la large surperformance du titre ces derniers mois (+20% depuis le 1er janvier à 10h30 contre -14% pour l'indice SBF 120), la banque américaine a dégradé son opinion sur la société de services pétroliers, spécialisée dans la sismique, d'Acheter à Neutre avec un objectif réduit à 23 euros, contre 25 euros auparavant. Au-delà d'une question de valorisation élevée comparée au marché et à ses pairs, le broker s'inquiète de l'incertitude qui persiste sur le marché et le secteur.
Pour sa part, Suez Environnement ne perd que 0,55% à 13,625 euros grâce au relèvement de la recommandation de Citigroup de Neutre à Achat avec un objectif de cours de 16,50 euros. Le broker, qui juge limités les risques d'une baisse des résultats, souligne que le contexte actuel est favorable aux valeurs défensives. Il estime par ailleurs que le groupe est bien placé pour bénéficier de l'accélération de reprise économique attendue ces prochains mois. Le bureau d'études s'attend à ce que Suez Environnement remporte de nouveaux contrats avantageux et moins concentrés géographiquement.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des entrées de commandes dans l'industrie dans la zone euro a augmenté de 5,2% en mars 2010 comparé à février 2010. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une augmentation de seulement 2%. En excluant la construction navale ainsi que l'équipement ferroviaire et aérospatial, dont les variations tendent à être plus volatiles, les entrées de commandes dans l'industrie ont enregistré une hausse de 4,5%.
Aux Etats-Unis, les marchés prendront connaissance à 15 heures de l'indice S&P-Case Shiller des prix dans l'immobilier en mars et à 16 heures de l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois de mai.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2179 face au dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.