Gilbert Dupont a réduit son objectif de cours sur Mersen (ex-Carbone Lorraine) de 30,5 à 29,1 euros tout en réitérant son opinion Accumuler. Le broker a laissé ses prévisions inchangées. Lors de l'assemblée générale, le groupe a confirmé ses guidances d'un retour à la croissance organique de son activité et d'une amélioration de sa rentabilité opérationnelle pour 2010.
Le changement de nom de Carbone Lorraine à Mersen a été approuvé. Par ailleurs, parmi les résolutions soumises à l'assemblée, le groupe a proposé l'OPTION de paiement du dividende en actions (avec décote de 10% par rapport à la moyenne des 20 derniers cours de Bourse).
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Mersen (ex-Carbone Lorraine) bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide.
- Le groupe opère sur des secteurs en forte croissance comme la chimie-pharmacie, l'électronique et les énergies renouvelables (éolien et solaire).
- La vente de l'ensemble des activités liées à l'industrie automobile est une étape essentielle du repositionnement du groupe sur ses marchés porteurs.
- Le groupe compte réaliser à terme 50% de son chiffre d'affaires dans le développement durable, qui regroupe les énergies alternatives, l'efficacité énergétique et le transport ferroviaire.
- La démarche de R&D et le positionnement du groupe sur des marchés très techniques sont considérés comme des atouts.
- Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires à moyen terme, contre 22% mi-2009.
- Mersen a un nouvel actionnaire significatif, aux côtés d'Axa IM Private Equity (16,4 %) et de la société d'investissement belge Sofina (7,2 %). La CDC détient désormais 5,04 % du capital, en partie grâce à un mouvement du Fonds stratégique d'investissement (FSI).
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible sur une amélioration des résultats.
- Mersen réalise 37% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui le rend très dépendant de la conjoncture américaine et de l'évolution du dollar.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie.
- La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre.
- La valeur est considérée comme 'late cyclical' : la reprise de l'activité intervient avec décalage par rapport à celle de la conjoncture économique.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a d- affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.