Les marchés européens évoluent en baisse et restent volatils. Aux craintes concernant la résolution de la crise grecque viennent s'adjoindre la publication d'indicateurs économiques moins favorables comme l'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier en zone euro. On note cependant que certains titres particulièrement sanctionnés au cours des derniers jours dans des secteurs aussi divers que la sidérurgie (ArcelorMittal), ou les jeux vidéo (Ubisoft), rebondissent. Vers 12h15, l'indice CAC 40 cède 0,51% à 3415,03 points tandis que le FTSE Eurotop 100 perd 0,82% à 2037,83 points.
A Londres, le titre British Airways est dans le vert avec une hausse de 0,69% à 188,40 pence malgré la publication de résultats 2009-2010 très dégradés. Tout comme Air France-KLM mercredi soir, la compagnie aérienne britannique a dévoilé une perte record de 531 millions de livres (310 millions d'euros). Ce chiffre se compare à une perte de 401 millions de livres en 2008-2009. Mais les analystes de la City anticipaient une perte encore plus importante, à 590 millions de livres.
A Paris, GDF Suez (+ 0,16% à 24,80 euros) échappe à la baisse, soutenu par UBS. Le broker a relevé sa recommandation sur le groupe d'énergie de Neutre à Achat et confirmé son objectif de cours de 28,5 euros, essentiellement en raison de récente chute du titre. Le broker, qui évoque également l'exposition du groupe aux marchés en croissance hors zone euro et les signes de reprise du marché de l'énergie, estime que le consensus est désormais trop conservateur. De son côté, il a préféré adopter une approche qu'il qualifie de plus constructive.
PSA Peugeot Citroên gagne lui 1,51% à 19,125 euros alors que Goldman Sachs a relevé sa recommandation de Neutre à Acheter. En revanche, le broker a révisé à la baisse son objectif de cours de 33,5 à 33 euros. Selon la banque américaine, le lancement prévu de nouveaux modèles cette année devrait soutenir les résultats financiers d'un groupe sous-valorisé par rapport à ses rivaux. Pour autant, le courtier souligne aussi les risques de baisse des volumes, de hausse de la dette et d'augmentation des coûts des matières premières.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne a reculé à 101,5 en mai contre 101,6 en avril. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse à 102.
La croissance dans le secteur manufacturier de la zone euro a fléchi en mai, selon le bureau d'études markit. En effet, la première estimation de l'indice des directeurs d'achat pour ce secteur a reculé à 55,9 après 57,6 en avril. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne 57,5. En revanche, elle s'est accélérée dans les services. L'indice PMI pour ce secteur s'est élevé à 56 en mai contre 55,6 en avril. Le consensus était de 55,5. Il s'agit de son nouveau le plus élevé depuis 33 mois.
A la mi-séance, l'euro cote 1,2505 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.