Les marchés européens sont repartis à la baisse après la décision unilatérale de l'Allemagne d'interdire les ventes à découvert à nu, notamment sur les 10 plus importantes institutions financières du pays. Cette décision, qui témoigne de l'absence de coordination en Europe, a ravivé les craintes concernant la capacité du Vieux Continent à s'organiser pour régler la crise de la dette souveraine. A l'image des derniers jours, les valeurs financières et les cycliques ont été les plus attaquées. Le CAC 40 a clôturé en repli de 2,92% à 3511,67 pts. Le FTSE Eurotop 100 a cédé 2,91% à 2098,54 pts.
A la Bourse de Londres où sont côtés les principaux groupes mondiaux du secteur minier, BHP Billiton a dévissé de 5,28% à 1830,50 pence, Rio Tinto de 6,60% à 2987 pence et Xstrata de 7,50% à 933,80 pence. Le secteur est pénalisé par la repli des cours des matières premières et notamment des métaux, lié aux incertitudes sur l'ampleur de la croissance économique.
A Paris, l'action Ubisoft a décroché de 8,21% à 8,068 euros après avoir touché un plus bas depuis février 2006 à 7,836 euros. L'éditeur de jeux vidéo est pénalisé par un résultat opérationnel courant annuel inférieur aux attentes et à son objectif, mais aussi par le manque de visibilité sur l'exercice en cours. Le groupe évolue dans un marché des jeux vidéo dont la situation reste difficile comme les mauvais chiffres du marché américain d'avril l'ont récemment montré.
Alstom a cédé 3,19% à 30,79 euros dans le sillage d'un énième décrochage des indices actions en Europe. Pénalisé par son activité cyclique, le titre affiche un repli plus marqué que celui du CAC 40. Par ailleurs, les commentaires formulés par le P-DG Patrick Kron lors de la conférence internationale EPG réunissant les producteurs d'électricité en Floride ont été diversement accueillis par les analystes. Optimiste, ING a maintenu sa recommandation Achat et son objectif de cours de 54 euros sur le titre.
Les chiffres macroéconomiques
Les stocks de pétrole brut des Etats-Unis ont progressé de 200 000 barils la semaine dernière, là où les analystes attendaient une hausse de 700 000 barils. Les réserves d'essence ont en revanche reculé de 300 000 barils ; un repli plus faible qu'attendu par le marché, qui tablait sur une baisse de 600 000 barils. Les produits distillés ont chuté de 1 million de barils, alors que les investisseurs attendaient une hausse de 1,3 million de barils.
Les prix à la consommation se sont replié de 0,1% en avril aux Etats-Unis là où les analystes attendaient une hausse de 0,1%. Sur un an, les prix à la consommation ont progressé de 2,2% contre + 2,4% attendu par le marché.
Les "minutes" de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed du 28 avril seront publiées à 20h.
A la clôture, l'euro cote 1,2318 face au billet vert. Il a touché un plus bas de plus de 4 ans à 1,2144 cette nuit.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.