Les marchés actions risquent de prolonger leur repli dans le sillage des clôtures négatives de Wall Street vendredi et des Bourses asiatiques ce lundi. A Tokyo, le nikkei vient de terminer la séance en baisse de 2,17%, pénalisé par les craintes qui pèsent sur la zone euro. Les investisseurs s'inquiètent d'une possible faillite de l'un des états de la zone malgré le mégaplan de secours de 750 milliards d'euros. En outre, ils redoutent l'impact des mesures d'austérité prises par les pays du Sud de l'Europe sur la croissance. Conséquence, l'euro fluctue à ses plus bas depuis plus de 4 ans.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay note la formation d'un grand corps noir de 100 points dans un volume étoffé de l'ordre de 5,1 milliards d'euros. L'accalmie a été de courte durée sur le marché parisien qui subit à nouveau une forte pression vendeuse. Les 2 derniers chandeliers noirs des séances de jeudi et vendredi ont suffi à avaler le terrain difficilement repris par les acheteurs depuis le 10 mai. La moyenne mobile courte se situe toujours au-dessus des cours. Ces éléments techniques sont négatifs. La configuration reste fragile et milite pour un nouveau test dans les prochaines heures du support majeur situé à 3544 points. Sa rupture déclencherait une accélération en direction de 3460 points.
Les valeurs à suivre
EADS
EADS a été l'unique valeur de l'indice CAC 40 à échapper à la baisse vendredi, avec une hausse de 5,05% à 16,315 euros. Le titre a enregistré la deuxième plus forte hausse de l'indice sur la semaine : +15,26%. Le groupe d'aéronautique et de défense a dévoilé des bénéfices en forte baisse, mais la direction a rassuré le marché en confirmant ses perspectives 2010. La poursuite de la baisse de l'euro face au billet vert auquel le groupe est fortement exposé a constitué un facteur de soutien supplémentaire pour le titre.
EDF ENERGIES NOUVELLES
EDF Energies Nouvelles, via sa filiale américaine enXco et la compagnie électrique américaine Indianapolis Power and Light (IPL) ont trouvé un accord permettant la poursuite du projet de Lakefield d'une capacité de 201 MW. Le contrat de vente d'électricité (PPA : Power Purchase Agreement) entre enXco et IPL pour le projet Lakefield a été initialement signé en juin 2009. Ce contrat avait reçu en janvier 2010 l'agrément de l'organisme de contrôle des services publics de l'Indiana (IURC : Indiana Utility Regulatory Commission).
LATECOERE
Le groupe Latécoère a réalisé un chiffre d'affaires de 100,1 millions d'euros en retrait de 19,7% au premier trimestre. L'évolution organique s'établit à -21,1%. « Ce début d'exercice est pénalisé par une base de comparaison élevée puisqu'au 1er trimestre 2009, le groupe affichait un repli limité à 7,7% de son chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente », a expliqué le groupe d'aéronautique.
VALLOUREC
Avec un gain de 18,44% à 159,60 euros, Vallourec a affiché la forte hausse de l'indice CAC 40 la semaine dernière. Mercredi soir, le groupe a publié un bénéfice net de 60,8 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 68%. Le chiffre d'affaires du spécialiste de tubes sans soudures est ressorti à 677,4 millions d'euros, en baisse de 33%. Malgré la forte baisse des résultats, le groupe a fait mieux que prévu. Les analystes tablaient sur un bénéfice de 60 millions d'euros. Côté perspectives, le groupe a dit s'attendre à une forte hausse des ventes au deuxième trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent à 14h30 l'indice manufacturier de la Fed de New-York pour le mois de mai.
A 8h15, l'euro cote 1,2381 dollar après touché ce matin 1,2296 dollar, son plus bas niveau depuis avril 2006.
Vendredi à Paris
Les marchés européens ont largement creusé leurs pertes dans l'après-midi après l'ouverture de Wall Street. La croissance européenne est au coeur des inquiétudes en raison des mesures d'austérité annoncées par l'Espagne et le Portugal. EADS est la seule valeur du CAC 40 à rester dans le vert, favorisée par le fort recul de l'euro face au dollar et par le renouvellement ce matin de ses objectifs 2010. Le CAC 40 a reculé de 4,59% à 3560,36 points, mais a enregistré un gain de 4,95% sur l'ensemble de la semaine. De son côté, l'Eurotop 100 s'est replié de 3,62% à 2128,90 points.
Vendredi à Wall Street
Les marchés actions américains se sont nettement repliés, pénalisés par les craintes d'une faillite de l'un des pays de la zone euro et des conséquences des mesures drastiques d'économies prises par certains états européens sur la croissance mondiale. Les propos du conseiller économique de la Maison-Blanche, Paul Volcker selon lesquels l'euro était menacé de "désintégration" a accentué les inquiétudes des investisseurs. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 1,51% à 10620,16 points (+2,3% sur la semaine) tandis que le nasdaq composite a cédé 1,98% à 2346,85 points (+3,6% sur la semaine).
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.