La Bourse de New York a terminé en nette baisse vendredi, comme la veille, gagnée par un nouvel accès de fièvre face aux difficultés budgétaires de la zone euro: le Dow Jones a perdu 1,51% et le Nasdaq 1,98%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 162,79 points à 10.620,16 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 47,51 points à 2.346,85 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché de son côté 1,88% (21,76 points) à 1.135,68 points.
"Des craintes exacerbées concernant la crise de la dette dans la zone euro, ses conséquences sur le futur de la région et la reprise économique mondiale continuent de plomber la confiance du marché", ont constaté les analystes de Charles Schwab.
"La nervosité est extrême", a observé Anthony Conroy, vendeur d'actions pour BNY ConvergEx Group. "Le marché s'inquiète pour l'Europe. S'il y a un ralentissement économique là bas, cela va affecter les Etats-Unis".
Le soulagement qui avait accueilli en début de semaine le plan de 750 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international pour aider les pays européens à faire face à leurs dettes publiques est, depuis, largement retombé.
L'euro a ainsi plongé vendredi à son plus bas niveau depuis fin octobre 2008, à 1,2359 dollar.
"La tentative de stabiliser l'euro n'a eu qu'un effet à très court terme", a commenté Frederic Dickson, de DA Davidson. Les questions du marché "se concentrent sur l'impact de ce plan de 1.000 milliards de dollars, s'il est mis en oeuvre, sur la croissance en Europe, et plus généralement sur les autres économies, comme la Chine, un important exportateur vers la zone euro".
L'impression de pagaille en Europe a été renforcée par des informations du quotidien El Pais selon lesquelles le président français Nicolas Sarkozy aurait menacé de retirer la France de la zone euro pour forcer Angela Merkel à accepter le plan de sauvetage de la Grèce. Madrid, Paris, et Berlin ont démenti.
Focalisés sur la situation en Europe, les investisseurs ont ignoré deux indicateurs meilleurs que prévu aux Etats-Unis: les ventes de détail, en hausse de 0,4% en avril, et la production industrielle, qui a atteint le même mois son plus haut niveau depuis décembre 2008.
En revanche, l'indice de confiance des consommateurs américains a progressé à 73,5 points, un peu moins qu'espéré par les économistes.
Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, est monté fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,442% contre 3,564% jeudi soir et celui du bon à 30 ans à 4,316% contre 4,461% la veille.