La Bourse de Paris s'inscrivait en nette baisse vendredi en milieu de journée (-2,56%), directement affectée par la baisse de l'euro qui témoigne des doutes croissants des investisseurs dans la zone euro, et plombée par le recul des valeurs financières.
A 12H35 (10H35GMT), l'indice vedette cédait 95,75 points pour s'inscrire à 3.636,15 points dans un volume d'échanges de 2 milliards d'euros.
Après une ouverture en baisse modérée (-0,66%), le repli s'est accentué dans la matinée alors que la devise européenne chutait pour passer à 1,2433 dollar, un plus bas depuis le 21 novembre 2008.
"Les investisseurs étrangers sont réticents à investir dans la zone euro car ils doutent de plus en plus des capacités de croissance de certains pays de l'Europe alors que des politiques de rigueur budgétaire se mettent en place qui vont réduire les capacités de consommer", souligne Yves Marcais vendeur d'actions chez Global Equities.
Le risque de contagion de la crise grecque a conduit des gouvernements européens à adopter des politiques de rigueur pour satisfaire les marchés, inquiets des énormes déficits publics.
Mais au total, ces mesures de rigueur se retournent maintenant contre les Bourses car elles vont peser sur la croissance et limitent les perspectives de gains des entreprises.
A ces doutes, s'ajoutent les incertitudes qui affectent le secteur bancaire avec les enquêtes en cours aux Etats-Unis, les projets de régulation financière et les propos du patron de la Deutsche Bank très dubitatif sur la capacité de la Grèce à rembourser sa dette.
Les valeurs financières en faisaient les frais: Société Générale (-5,64% à 36,40 euros), Natixis (-5,05% à à 3,77 euros), Axa (-4,24% à 13,56 euros), Crédit Agricole (-4,59% à 9,81 euros) et BNP Paribas (-4,56% à 49,47 euros).
Quasi toutes les valeurs étaient en recul avec parmi les plus malmenées Peugeot (-4,58% à 19,81 euros), Faurecia (-4,30% à 13,68 euros), STMIcroelectronics (-4,11% à 6,62 euros).
Seules réussissaient à surnager les valeurs essentiellement liées au dollar, c'est-à-dire celles qui facturent leur ventes uniquement en billet vert comme Safran (+1,62% à 22,87 euros) et EADS (+2,93% à 15,98 euros).
Ce titre était également soutenu par l'annonce de ses résultats trimestriels en ligne avec les attentes du marché et la confirmation de ses objectifs pour 2010.