Gilbert Dupont a réitéré sa recommandation à l'Achat et son objectif de cours de 35,9 euros sur Nexity après la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre. Nexity a publié un chiffre d'affaires de 555,9 millions d'euros au premier trimestre 2010, en baisse de 2% par rapport à la même période en 2009. Le broker attendait une activité de 503,7 millions d'euros seulement. Gilbert Dupont table sur une décroissance de 8,5% du chiffre d'affaires en 2010 et un effritement de la marge opérationnelle courante à 7,2%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les forces de la valeur
- La structure intégrée du promoteur est un atout dans un cadre de ralentissement du secteur immobilier.
- Le promoteur se diversifie dans les services, la distribution et le tertiaire ; un atout dans les bas de cycle.
- La norme BBC (Bâtiment Basse Consommation énergétique) dans les logements devra être appliquée dès 2011 dans l'investissement locatif pour bénéficier à 100% de l'avantage fiscal Scellier. Nexity est prêt sur le sujet, ce qui lui confère un avantage concurrentiel.
- Nexity présente un bilan atypique pour un promoteur avec une trésorerie nette positive de 105 millions d'euros à fin 2009. Au-delà d'une politique de distribution de dividende très généreuse (rendement de 6%), une relance des acquisitions est envisagée dès cette année.
- Le groupe s'intéresse à Foncia (qui pourrait être cédé par la BPCE), ce qui permettrait de renforcer son profil défensif. Plusieurs autres cibles sont envisagées : des cabinets d'administration de biens de taille moyenne, des petits promoteurs régionaux, voire des opérations à l'étranger (Pologne).
Les faiblesses de la valeur
- Le marché de la promotion immobilière a vécu en 2008 une crise majeure, avec une chute des ventes de logements neufs de plus de 40% en France. Nexity, premier promoteur immobilier français, a été fortement affecté par ce retournement d'une ampleur jamais vue. La rentabilité de Nexity a été divisée par deux.
- La reprise des commandes, impulsée par les aides gouvernementales et la baisse des taux d'intérêt, ne se fera pas sentir dans les comptes avant plusieurs trimestres.
- Les mesures d'aides gouvernementales n'ont qu'une durée de vie limitée. Le dispositif « Scellier » aux conditions actuelles doit prendre fin en 2010. Rien ne laisse prévoir une reconduction de ces mesures au vue de l'endettement public.
La mise en place des normes BBC entraîne un surcoût. La question est de savoir si, dans le contexte actuel, le promoteur pourra le répercuter totalement dans les prix.
Comment suivre la valeur
- Premier opérateur français de logements privés, Nexity est bien s-r fortement exposé à la santé du marché immobilier d'habitation. Dans cette optique, on suivra notamment l'évolution des prix des terrains à bâtir, des prix au mètre carré et l'évolution des taux d'intérêt. La vitesse de commercialisation des logements et les stocks sont également à surveiller.
- La reprise des commandes a un effet positif décalé de plusieurs trimestres dans les comptes du promoteur : il faut concrétiser la vente chez le notaire pour que le premier versement en numéraire des acquéreurs ait lieu et qu'il soit pris en compte par Nexity. Les versements suivants s'étalent avec l'avancement des travaux.
- Le marché s'interroge sur une éventuelle évolution du tour de table du promoteur. Plus de 40 % du capital est détenu par la BPCE, le nouvel établissement bancaire né de la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires.
- Nexity possède une participation de 33 % dans la foncière Eurosic. Cet élément peut peser sur les résultats lorsque les valeurs d'actifs d'Eurosic baissent. D'un autre côté, cette foncière verse des dividendes intéressants.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Immobilier
Les promoteurs ne sont pas très optimistes pour 2010. A l'image de Nexity, ils s'attendent généralement à des ventes de logements neufs en dessous du seuil des 100.000. Le secteur devrait, en effet, pâtir de l'allégement du dispositif Scellier et de l'arrêt, en juin, du dispositif de doublement du prêt à taux zéro pour l'achat d'un logement neuf. Les perspectives ne sont pas meilleures pour les logements anciens : certains analystes parient sur un recul de 4% du prix moyen des logements anciens en France cette année. Alors qu'Icade s'apprête à lancer une OPA sur la Compagnie la Lucette, le secteur devrait entrer dans une phase de consolidation à la faveur de la mauvaise santé financière des foncières espagnoles au capital de certaines entreprises. Ainsi Colonial, majoritaire chez Foncière Lyonnaise, a été repris par les banques qui devraient céder cet actif. Les actionnaires espagnols de Gecina devraient également se désengager de la société. La Foncière des Régions pourrait mener une offensive sur Gecina.