(AOF / Funds) - Les plans de sauvetage envoient de mauvais signaux. Que ce soit dans le cas de Bear Stearns ou de celui de la Grèce. L'associé de la banque privée Wegelin & Co., et auteur du commentaire d'investissement mensuel, Dr Konrad Hummler y voit de nombreux parallèles.
Il rappelle que l'absorption de Bear Stearns par JP Morgan a permis aux marchés de croire au «sauvetage» des banques et des créanciers au cours de l'été 2008. Une promesse de garantie généreuse visant à éliminer les risques en tant que tels aurait d- préserver les autres participants au système financier d'une forte hausse des primes de risque. La faillite de Lehman a été une désillusion d'autant plus cruelle. Elle a contraint les Etats à une action de sauvetage explicite, extrêmement coûteuse, et à établir une garantie générale pour tous les créanciers de toutes les banques.
Les 110 millions d'euros pour la Grèce cherchent à nouveau à éteindre un feu dès l'apparition des premières flammes, comme le sauvetage de Bear Stearns en mars 2008. L'Italie a le potentiel de devenir le cas «Lehman» du monde souverain. Cette fois-ci, plus de «prêteur en dernier ressort» ; qui disposerait alors des fonds requis pour sauver le système. Ni l'euro, ni l'Union Européenne n'y survivraient.
Au lieu de garantir «l'ingarantissable», il serait préférable d'exécuter une restructuration de la dette à long terme, et de compléter les règles de Maastricht par des dispositions fixant les procédures pour des participants au système euro en défaillance et leurs créanciers.
Compte tenu de la crise de confiance grandissante, il est désormais grand temps de définir des règles en matière de faillite et d'assainissement des Etats au sein de l'Union européenne. Quoi qu'il en soit, les investisseurs ont tout intérêt à se méfier des assurances données par le monde politique et à ne pas se fier aux prétendues garanties.