La Bourse de Paris a enregistré vendredi sa quatrième séance consécutive de forte baisse, le CAC 40 terminant sur un plongeon de 4,60%, après avoir lâché plus de 5% en cours de séance, dans un marché en proie à une folle nervosité.
L'indice vedette a perdu 163,52 points à 3.392,59 points, dans un volume d'échanges extrêmement étoffé de 10,526 milliards d'euros.
Au lendemain du mini-krach, encore mal expliqué, intervenu jeudi à Wall Street, la place parisienne avait ouvert en fort recul, puis avait brièvement limité ses pertes en début d'après-midi, après la publication de chiffres du chômage américains meilleurs qu'attendus.
Les nouvelles macro-économiques n'ont cependant pas suffi à conforter longtemps le marché, qui a très vite replongé et accéléré sa chute en milieu d'après-midi, jusqu'à une fin de séance mouvementée à l'issue de laquelle les chiffres de clôture du CAC 40 ont eu du mal à se stabiliser.
"Des seuils techniques ont été franchis à la baisse, précipitant des mouvements de +sell off+ (ventes massives de titres, ndlr)", a expliqué à l'AFP Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion privée.
"Il n'y a pas d'élément fondamental pour l'expliquer, si ce n'est la très vive nervosité sur les marchés. Il y a de très forts volumes échangés, la volatilité est très importante, et les incertitudes, alimentées par l'approche des élections allemandes (dimanche), pèsent", a-t-il ajouté.
En dépit du feu vert accordé vendredi par le Parlement allemand au plan de sauvetage de l'Union européenne à Athènes, les craintes sur les risques de contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro, loin d'être dissipées, continuaient d'alimenter la fébrilité des investisseurs.
La perspective de l'instauration de plans de rigueur budgétaire par plusieurs pays européens, y compris ceux considérés comme les plus sovables, exacerbaient également l'inquiétude des marchés, qui redoutent l'impact négatif sur la consommation et la croissance.
Aucune valeur du CAC 40 n'a terminé en hausse. Parmi les principales baisses, les valeurs financières ont figuré parmi les plus attaquées: Société Générale a ainsi dégringolé de 8% à 32,77 euros, Crédit Agricole de 7,20% à 9,06 euros, Axa de 6,56% à 11,82 euros, et BNP Paribas de 5,68% à 43,93 euros.