Les marchés européens se sont effondrés aujourd'hui, pénalisés une nouvelle fois par les craintes entourant le dossier grec et l'éventuelle contagion de la crise à d'autres économies européennes jugées fragiles. L'Espagne est concernée au premier plan, comme en atteste la spectaculaire chute de l'indice Ibex, qui a plongé de 5,41% sur la séance. A Paris, l'ensemble des valeurs du CAC 40 a terminé la séance dans le rouge. L'indice parisien a ainsi perdu 3,64% à 3 689,29 points tandis que l'Eurotop 100 a reculé de 2,92% à 2 174,51 points.
Pearson (- 2,85% à 1021 pence) n'a pas échappé pas à la baisse des marchés malgré l'annonce de la cession de 61% d'IDC pour 2 milliards de dollars. Cette société spécialisée dans la fourniture de données financières a été reprise dans sa totalité par les deux fonds d'investissement Silver Lake et Warburg Pincus pour 3,4 milliards de dollars. Les actionnaires d'IDC recevront 33,86 dollars par action, ce qui représente une prime de 33% par rapport au cours de clôture du 14 janvier, dernière séance avant que le conseil d'administration n'indique qu'il étudiait des alternatives stratégiques.
A Paris, Alstom (-4,29% à 44,24 euros) a également terminé la séance dans le rouge malgré des résultats annuels jugés rassurants par certains analystes. Le spécialiste des infrastructures de transport et d'énergie a atteint ses objectifs. A 9,1%, la marge opérationnelle est bien autour de 9% tandis que le niveau des commandes au second semestre est supérieur à celui du premier semestre. En revanche, la visibilité du groupe est faible. « Il est encore difficile d'évaluer à quel moment et avec quelle amplitude la reprise attendue aura lieu », a ainsi déclaré Patrick Kron, PDG d'Alstom à propos des commandes.
STMicroelectronics (- 4,98% à 6,738 euros) a affiché l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40, lesté par la dégradation de l'opinion de Cheuvreux. Le broker a sorti le fabricant de semi-conducteurs de sa liste de valeurs préférées et affiche désormais une opinion Sous-performance. L'objectif de cours a été réduit de 8,2 euros à 6,70 euros. Le bureau d'études estime que le secteur des semi-conducteurs est proche de la surchauffe et qu'il est temps de prendre ses bénéfices.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production en zone euro ont progressé de 0,6% au mois de mars et de 0,9% sur un an. Les économistes tablaient sur une hausse de 0,7% sur un mois et de 0,9% en rythme annuel.
Les promesses de ventes immobilières ont augmenté de 5,3% en mars alors qu'elles étaient attendues en hausse de 4%.
Les commandes à l'industrie ont progressé de 1,3% au mois de mars aux Etats-Unis, contre -0,1% attendu par les économistes. Elles avaient augmenté de 1,3% en février, chiffre révisé de +0,6%.
A la clôture, l'euro cote 1,3030 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.