Gilbert Dupont a maintenu sa recommandation à Accumuler et son objectif de cours à 25,5 euros sur CGG Veritas, en prévision de la publication des résultats du premier trimestre 2010. Selon le broker, bien que les indicateurs de productivité soient plus que satisfaisants au premier trimestre 2010, le groupe devrait maintenir un faible niveau de rentabilité au premier trimestre, en raison notamment des contrats marine engrangés sur la fin de l'année 2009 à faible marge et d'une faiblesse des ventes multi-clients.
L'analyste table sur un chiffre d'affaires de 70 millions de dollars, en baisse de 16,6% pénalisé par le recul de l'activité Services encore affectée par un effet de base défavorable. Il anticipe également une rentabilité opérationnelle en nette baisse sur un an mais globalement stable par rapport au quatrième trimestre 2009 à 7,5% avec une légère amélioration de la rentabilité des services du fait de l'augmentation observée sur les taux de productivité.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers grâce à une politique de croissance externe (Sercel, Exploration Resources, Veritas).
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de sismique, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
- Le groupe est leader dans les activités terrestre. Les tendances de cette branche restent bonnes avec des contrats moyen terme, d'où une meilleure visibilité.
- CGG Veritas a obtenu fin 2009 le plus gros contrat jamais octroyé dans l'industrie sismique, avec le groupe pétrolier public mexicain Pemex. Il dégagera des marges à deux chiffres qui devraient, selon les analystes, avoir un impact positif sur la rentabilité de l'ensemble de l'activité de services sismiques.
- La fusion avec Veritas donne au nouveau groupe une forte réactivité opérationnelle, une protection des marges et une flexibilité financière inconcevable avant en bas de cycle. Les leviers sur les résultats seront importants en sortie de crise.
Les points faibles de la valeur
- Premier maillon de la chaîne des services pétroliers, le secteur de la sismique est le plus exposé aux réductions rapides des dépenses des compagnies pétrolières. Il est donc ultra cyclique.
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
- Les analystes attendent le redressement de l'activité de services et l'amélioration de sa rentabilité.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- CGG Veritas veut endiguer les surcapacités dans l'activité Marine en réduisant sa flotte. Un retour à un marché sain est envisagé en 2011 au plus tard.
- Le groupe, techniquement opéable avec un flottant supérieur à 80%, fait plus souvent figure de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
fitch ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.