Le taux de chômage dans la zone euro est resté stable à son plus haut niveau historique de 10% en mars, tandis que l'inflation a continué à accélérer en avril, mais seulement légèrement, à 1,5%, selon des chiffres publiés vendredi.
Le chômage est resté inchangé, après avoir atteint en février le taux record de 10%, a annoncé l'Office statistique européen Eurostat.
La barre des 10% n'avait pas été atteinte depuis août 1998, selon Eurostat, qui a recalculé le chômage pour les mois précédant la création de la zone euro, en 1999.
Dans l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne, le taux de chômage est également resté inchangé en mars, à 9,6%.
Le nombre de chômeurs a cependant continué à augmenter. Eurostat a recensé 101.000 chômeurs de plus qu'en février dans la zone euro, ce qui porte le total à 15,808 millions. Ils étaient 123.000 de plus dans l'UE, soit un total de 23,130 millions.
Cette hausse du nombre de chômeurs "suggère que le marché du travail dans la zone euro n'est pas encore sur le point de connaître un tournant", a commenté l'économiste Howard Archer, de l'institut IHS Global Insight.
"Le taux de chômage devrait continuer à augmenter au cours des prochains mois, bien qu'à un rythme moins élevé" qu'avant, a souligné de son côté Clemente De Lucia, chez BNP Paribas.
"Cela pourrait continuer à limiter les augmentations salariales, l'un des principaux facteurs de l'inflation", a-t-il ajouté.
La hausse des prix à la consommation s'est poursuivie en avril dans la zone euro.
L'inflation a accéléré à 1,5% sur un an après 1,4% en mars, selon une première estimation publiée vendredi par Eurostat.
C'est son plus haut niveau depuis décembre 2008, où elle avait été de 1,6%.
Elle reste néanmoins inférieure à l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de la stabilité des prix, qui vise sur le moyen terme une inflation en-dessous mais proche de 2%.
La hausse des prix à la consommation n'a également accéléré que modérément par rapport à mars.
"La hausse modeste de l'inflation dans la zone euro à un plus haut de 16 mois en avril (...) était en ligne avec les attentes et ne devrait pas être une source de préoccupation majeure pour la BCE", a commenté Howard Archer.
L'inflation est "poussée par des prix de l'énergie plus élevés", et le fait qu'elle soit "seulement de 1,5% suggère que les pressions sous-jacentes sur les prix restent faibles", en raison notamment de la reprise économique lente.
"L'inflation devrait rester autour de 1,5% ou juste en-dessous au cours des prochains mois au moins", selon lui.
Les prix à la consommation dans la zone euro avaient recommencé à augmenter en novembre, après cinq mois d'affilée de recul, un signe de la reprise économique en cours mais surtout de l'évolution des prix du pétrole.