La Bourse de Paris a terminé dans le rouge mercredi dans un marché en proie à une crise de confiance, avec l'incapacité des Européens à mettre un terme à la crise grecque et secoué en fin de séance par la dégradation de la notation de l'Espagne.
A la clôture, l'indice vedette a perdu 57,6 points pour s'inscrire à 3.787 points, soit un repli de -5% sur les deux dernières séances.
Depuis le début de l'année, la cote parisienne est en repli de près de 4%.
Les bourses européennes étaient également en recul avec le Dax à Francfort cédant -1,22% et le Footsie à Londres en repli de -0,30%. L'Eurostoxx 50 a lâché -1,77% à 2.788,54 points.
Signe d'une grande nervosité sur les marchés, le volume de transactions a été exceptionnellement élevé avec plus de 7 milliards d'euros échangés sur le CAC 40.
"Les investisseurs fuient la Bourse, car ils détestent l'incertitude et la confusion", a résumé Isabelle Enos, gérante de fonds chez B*Capital (groupe BNP Paribas).
L'incertitude et les craintes ont franchi un nouveau seuil mercredi quand dans les toutes dernières minutes de la séance boursière, l'agence Standard & Poor's (S&P) a annoncé la dégradation de la dette espagnole, pays également confronté à un important déficit.
La contagion de la crise grecque aux pays du sud de la zone euro, est désormais en passe de se concrétiser, souligne-t-on dans les salles de marché.
La veille, S&P avait annoncé la dégradation de la dette du Portugal et considéré les obligations grecques comme spéculatives ou "pourries" en langage financier.
Ces mauvaises nouvelles, qui alimentent le climat de crise de confiance à l'égard de l'Europe, ont d'autant plus d'impact que les gouvernements européens peinent à se mettre d'accord pour fournir une aide à la Grèce.
Les déboires de la Grèce et les tergiversations politiques ont continué de focaliser l'attention des opérateurs, malgré des résultats trimestriels des grands groupes satisfaisants des deux côtés de l'Atlantique.
Franklin Pichard, analyste chez Barclays, rappelle ainsi que "plus de 80% des entreprises du SP500 et des entreprises françaises ont annoncé des résultats supérieurs aux attentes".
Les valeurs bancaires ont vécu une séance très volatile. BNP Paribas (+0,49% à 50,98 euros) a réussi à tirer son épingle du jeu grâce aux propos rassurants de sa direction sur son exposition "négligeable" en Grèce.
En revanche, le Crédit Agricole pénalisé par sa filiale en Grèce cédait -3,41% à 11,05 euros. La Société Générale a lâché -0,33% à 40,91 euros.
Parmi les autres valeurs en nette baisse, on note Rhodia (-5,95% à 16,84 euros), l'ensemble du secteur automobile dont Renault (-4% à 34,75 euros), Faurecia (-5,88% à 14,96 euros), Peugeot (-2,51% à 22,33 euros).