Les marchés actions européens devraient prolonger leur repli dans le sillage de leu chute d'hier provoquée par les dégradations successives par Standard & Poor's des notes souveraines du Portugal à A- et de la Grèce, à BB+. La dette d'Athènes est désormais classée en catégorie spéculative. Les investisseurs seront donc très attentifs aux nouvelles tergiversations des pouvoirs publics européens sur le déclenchement du programme d'aide à la Grèce alors que le FMI presse les pays de l'Euroland à d'activer ce processus. A Paris, Rhodia devrait bénéficier de la révision à la hausse ses objectifs.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay note la formation d'un grand chandelier noir de 144 points dont le type est proche d'un marubozu. Le volume sur la séance reste élevé mais sans excès et atteint les 4,5 milliards d'euros. La volatilité implicite est ressortie en forte hausse à la Bourse de Paris et sur les marchés européens, ce signal négatif affaiblit la configuration. La moyenne mobile 50 jours qui reste horizontale depuis plusieurs mois a été transpercée. Pour les heures qui viennent, les intérêts vendeurs devraient garder l'initiative et le marché parisien poursuivre son repli en direction de 3815 points. Le bureau d'études DayByDay garde son biais neutre entre les niveaux de 3910 et 3815 points.
Les valeurs à suivre
RENAULT
Renault a réalisé au premier trimestre 2010 un chiffre d'affaires de 9,072 milliards d'euros, en croissance de 28,4% par rapport au premier trimestre 2009, poussé par des gains de parts de marchés en hausse de 0,37 point. Le chiffre d'affaires de l'automobile a augmenté de 30,3 % à 8 642 millions d'euros, à périmètre et méthodes identiques. La hausse des volumes représente notamment 25,3 points de cette augmentation, l'évolution du mix produit et des prix a contribué de -0,7 point alors que l'effet de change était positif à 2,5 points.
RHODIA
Rhodia a réalisé au premier trimestre 2010 un résultat net de 69 millions d'euros contre une perte de 134 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel s'est établi à 140 millions d'euros, contre une perte opérationnelle de 91 millions il y a an. L'Ebitda récurrent est ressorti à 221 millions d'euros, contre 2 millions au premier trimestre 2009. Le chiffre d'affaires a progressé de 28% à 1,176 milliard d'euros (+23% à structure et taux de conversion constants). Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un résultat net de 41,5 millions et un Ebitda récurrent de 191,2 millions.
TOTAL
Total vient d'annoncer son entrée au capital de Coskata. Cette société, développe une technologie innovante qui permet, grâce à un processus biologique, la conversion du gaz de synthèse en alcools pour des usages carburants ou pétrochimie. L'investissement de Total dans Coskata intervient dans le cadre d'une augmentation de capital à laquelle les principaux actionnaires de la société ont participé, destinée à financer les prochaines étapes de son développement.
TRIGANO
Trigano a publié une perte nette de 3,2 millions d'euros au titre du premier semestre de son exercice 2010, contre un résultat négatif de 17,1 millions au premier semestre 2009. Le résultat opérationnel courant ressort à - 0,8 million d'euros contre - 14,3 millions sur les six premiers mois de l'exercice précédent. Le chiffre d'affaires s'est quant à lui élevé à 329,3 millions d'euros au premier semestre 2010 ; un chiffre qui se compare à des ventes de 304,5 millions un an plus tôt.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance à 16h30 des statistiques pétrolières hebdomadaires et à 20h15 de la décision de politique monétaire de la Fed.
A 8h30, l'euro cote 1,3211 dollar.
Hier à Paris
Les marchés européens ont fini en forte baisse sur fond d'exacerbation des craintes de contagion de la crise grecque à d'autres pays européens financièrement fragiles. Les taux portugais ont ainsi continué de se tendre, signe de la défiance des investisseurs, avant même que Standard & Poor's abaisse sa note souveraine de A+ à A- en fin de séance. L'agence justifié sa décision par la détérioration de ses finances publiques et la faiblesse des perspectives économiques. Le CAC 40 a clôturé en repli de 3,82% à 3844,60 points et le FTSE Eurotop 100 a perdu 2,73% à 2266,08 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette baisse en raison des craintes de contagion de la crise grecque. Standard & Poor's a dégradé la note souveraine de la Grèce et du Portugal, celle d'Athènes tombant dans la catégorie junk bonds. En conséquence, les bons résultats des sociétés, 3M notamment, et une confiance des consommateurs supérieure aux attentes sont passés aux oubliettes. Goldman Sachs, dont le management était sur le grill au Congrès, à fini en hausse. L'indice Dow Jones a clôturé en repli de 1,90% à 10991,99 points tandis que le Nasdaq Composite a cédé 2,04% à 2471,47 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Commandes de biens durables : cette statistique mesure la valeur des commandes de biens adressés aux entreprises du secteur manufacturier dont la durée de vie est supérieure à trois ans (voitures, ordinateurs, avions...). Elle est réputée comme un bon indicateur de l'activité future dans le secteur manufacturier. Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, sont considérées comme un bon guide des investissements des entreprises. On notera cependant le caractère volatil de cette statistique.