Les marchés européens poursuivent à la mi-séance leur plongeon entamé hier en fin de journée. Les craintes se font plus vives sur la situation financière de la Grèce alors que l'agence Standard & Poor's a abaissé hier sa note sur le pays. Les investisseurs craignent d'autant plus une contagion à d'autres pays de la zone euro que la note du Portugal a également été revue à la baisse. Cette tendance pèse tout particulièrement sur les banques exposées à la Grèce. A la mi-séance, le CAC 40 perd 1,80% à 3 775,24 points et l'Eurotop 100 chute de 1,86% à 2 223,40 points.
En hausse de 2,53% à 2048,50 pence à Londres, Royal Dutch Shell "A" réalise l'un des meilleurs débuts de séance parmi les grandes capitalisations européennes. La première compagnie pétrolière du Vieux Continent échappe à la baisse des marchés grâce à la publication de résultats trimestriels solides. Dopé par la hausse des prix du pétrole et la reprise de la demande, le bénéfice net de Shell a bondi de 57% à 5,48 milliards de dollars au premier trimestre 2010. Hors exceptionnels, le bénéfice ressort à 4,82 milliards, largement au-dessus du consensus Reuters de 4,04 milliards de dollars.
Après une séance terminée en forte baisse hier, les valeurs du secteur bancaire poursuivent leur plongeon aujourd'hui sur la place parisienne sur fond d'inquiétude sur les finances de la Grèce et du Portugal. Ainsi, Crédit Agricole recule de 6,16% à 10,74 euros, signant la plus forte baisse de l'indice CAC 40. Dexia perd 4,95% tandis que Société Générale et BNP Paribas reculent respectivement de 3,72% et de 1,73%.
Trigano est l'unique valeur du marché SRD à échapper à la baisse à la mi-séance, avec une progression de 2,29% à 17,39 euros. Le marché salue les perspectives favorables dévoilées par le groupe à l'occasion de la publication de ses résultats. Le fabricant de caravanes et camping-cars a publié une perte nette de 3,2 millions d'euros au titre du premier semestre de son exercice 2010, contre un résultat négatif de 17,1 millions au premier semestre 2009.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance à 16h30 des statistiques pétrolières hebdomadaires et à 20h15 de la décision de politique monétaire de la Fed.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3192 dollar. Il a atteint 1,3412 dans la matinée, un niveau qu'il n'avait plus connu depuis la fin avril 2009.
Sur les marchés obligataires, la prime réclamée par les investisseurs pour détenir de la dette grecque à dix ans plutôt que de la dette allemande, la référence pour la zone euro, a dépassé les 1000 points de base, soit son niveau le plus élevé depuis 1995 selon des données Reuters.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.