Les marchés européens ont fini en forte baisse sur fond d'exacerbation des craintes de contagion de la crise grecque à d'autres pays européens financièrement fragiles. Les taux portugais ont ainsi continué de se tendre, signe de la défiance des investisseurs, avant même que Standard & Poor's abaisse sa note souveraine de A+ à A- en fin de séance. L'agence justifié sa décision par la détérioration de ses finances publiques et la faiblesse des perspectives économiques. Le CAC 40 a clôturé en repli de 3,82% à 3844,60 points et le FTSE Eurotop 100 a perdu 2,73% à 2266,08 points.
En Suède, le numéro deux mondial des fabricants d'appareils électroménagers Electrolux a cédé 2,12% à 180,10 couronnes suédoises après la publication d'un bénéfice net trimestriel supérieur aux attentes et de perspectives favorables. L'activité du distributeur des marques Frigidaire et Arthur Martin a bénéficié de la reprise plus vive qu'attendu du marché américain. Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net s'est établi à 811 millions de couronnes contre une perte de 346 millions un an plus tôt. Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient sur 658 millions de couronnes.
A Paris, le financier activiste et ancien « marine » Guy Wyser-Pratte a échoué dans son assaut de la citadelle Lagardère ; les actionnaires du groupe de médias ont fait bloc autour d'Arnaud Lagardère lors de l'assemblée générale. Les investisseurs ont eux voté avec les pieds, l'action Lagardère accélérant à la baisse après l'annonce de son échec pour finir en repli de 6,07% à 29,715 euros. La résolution concernant sa candidature au conseil de surveillance a été rejetée par 77,9% des votes. Sa seconde résolution, dont l'objectif était d'abroger les statuts de société en commandite qui permet à Arnaud Lagardère de contrôler le groupe avec moins de 10% du capital, a recueilli 76,2% de votes négatifs.
Pour sa part, April Group a enregistré la plus forte baisse des valeurs du marché SRD avec une chute de 6,60% à 24,90 euros. Les investisseurs ont été déçus par la publication hier soir du chiffre d'affaires du groupe d'assurance au premier trimestre, qui accuse un repli de près de 10%. Ce recul s'explique notamment par le recentrage d'April sur son métier de courtage et le recours consécutif accru à l'externalisation de l'activité d'assurance, explique le groupe.
Les chiffres macroéconomiques
En avril 2010, l'opinion des ménages sur la situation économique se détériore de nouveau, indique l'Insee. L'indicateur qui résume cette opinion perd trois points par rapport à mars à -37, poursuivant la baisse entamée depuis le début de l'année. L'opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France continue de s'altérer (-1 point). Mais ce sont surtout les perspectives d'évolution du niveau de vie en France qui se dégradent en avril (-4 points), après la baisse de mars (-6 points).
L'indice de confiance du consommateur américain a progressé plus que prévu en avril, à 57,9 contre 53,5 attendu par le marché. Au mois de mars, cet indice s'établissait à 52,3. La confiance du consommateur a atteint en avril un plus haut depuis le mois de septembre 2008.
L'indice immobilier Case-Shiller s'est replié de 0,1% au mois de février, conformément aux attentes des investisseurs. Il avait progressé de 0,3% en janvier. En rythme annuel, cet indice a progressé de 0,6%.
A la clôture, l'euro cote 1,3268 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.