Quel est le point commun entre le papier toilette Lotus et le coton DemakUp ? Le climato-scepticisme ! Certes, le rapprochement est un peu tiré par les cheveux mais plutôt proche de la vérité. Le véritable point commun entre ces deux produits s’appelle Koch Industries. Ce véritable empire pétrochimique privé américain tire les ficelles de la vaste opération de dénigrement de la science climatique.
Avec ExxonMobil, Cargill, et l’American Petroleum Institute, entre autres, le conglomérat des frères Koch a attribué, entre 2005 et 2009, selon le rapport que vient de publier Greenpeace, 24,9 millions de dollars à "ces groupes qui huilent la machine à nier le dérèglement climatique". Avec des revenus annuels estimés à 1000 milliards de dollars, Koch Industries est présente dans 60 pays et emploie environ 70 000 salariés.
Par le truchement de sociétés écrans, de lobbyistes et de fondations, la société s’emploie à diffuser une information biaisée, et souvent totalement fausse, selon laquelle le réchauffement climatique est une fatalité. A quoi bon, dans ces conditions, continuer à tirer à boulets rouges sur les énergies fossiles ? Puisque nous n’y pouvons rien, le pétrole doit continuer à couler à flots. Cette théorie, validée à grands renforts de dollars, est diffusée dans tous les secteurs influents américains.
Koch : la banque d’un monde qui régresse !
40 organismes américains alimentant le climato-scepticisme ont reçu des subventions du conglomérat pétrochimique. Les frères Koch, qui contrôlent la moindre dépense du groupe sur le plan politique, choisissent donc avec le plus grand soin les organismes à qui ils allouent des fonds. Greenpeace s’est focalisée sur quelques-uns d’entre eux. Sensibles, s’abstenir ! Dans ce fameux rapport, on apprend donc qu’au moins 20 organismes, porte-drapeaux de l’affaire du "climate gate", qui avait discrédité des climatologues anglais en piratant certains de leurs mails, avaient été financés par Koch Industries.
Idem pour un article pseudo-scientifique paru dans le Journal of Ecological Complexity et repris ensuite sur différents supports, qui osait remettre en cause, sans aucun appui scientifique, les effets du réchauffement climatique sur la survie des ours polaires. Depuis, la CITES a étrangement abandonné l’idée d’interdire le commerce international de l’ours polaire. Serait-ce parce que les mêmes auteurs et mécènes de l’article avaient menacé de poursuivre en justice le gouvernement américain s’il décidait d’inscrire l’ours polaire sur la liste des espèces en voie de disparition ? Et la liste est encore longue, nombreux sont ceux à avoir reçu quelque menue monnaie pour discréditer le recours aux énergies renouvelables…
Depuis, le géant américain de la pétrochimie a rétorqué. "Koch Industries a fait d’immenses efforts pour découvrir et adopter des pratiques innovantes pour réduire les besoins énergétiques et les émissions dans la production et la distribution de ses produits", indique-t-il sur son site. Et regrette que "le rapport de Greenpeace ne rende pas compte de ces efforts et déforme les données environnementales de notre entreprise".
Albane Wurtz