CM-CIC Securities a maintenu sa recommandation Vendre et son objectif de cours à 7,50 euros sur Manitou, suite à la publication des résultats annuels de la société. "La dette et le risque se réduisent peu à peu, mais l'activité risque de demeurer déprimée sur le premier semestre et de générer à nouveau des pertes opérationnelles significatives", a expliqué le bureau d'études.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Manitou propose aujourd'hui la gamme de produits la plus importante du marché.
- Le groupe consacre une large place à la R&D et propose des engins innovants.
- Manitou est présent sur les marchés émergents, très dynamiques.
- L'acquisition de l'américain Gehl devrait lui permettre de se positionner favorablement en Amérique du Nord, où il bénéficiera d'une taille critique pour fournir les réseaux de loueurs. Les deux groupes possèdent une complémentarité des gammes et des zones géographiques.
Les points faibles de la valeur
- Le marché des biens d'équipement traverse une crise très profonde. Le groupe ne donne pas d'objectif de retour aux bénéfices. Les analystes ne prévoient pas de reprise des investissements avant 2011.
- Le groupe a d- encore passer de nouvelles charges pour dépréciation des actifs de sa filiale américaine Gehl. Cette société a été acquise au prix fort au début de la crise.
-Les composants entrant dans l'assemblage des chariots tout terrain subissent une inflation importante.
Comment suivre la valeur
- Il est important de surveiller l'évolution des tarifs de la concurrence, sur lesquels Manitou sera plus ou moins forcé de s'aligner s'il veut conserver ses parts de marché.
- La baisse de la livre favorise le britannique JCB, principal rival de Manitou.
- Le groupe s'est engagé dans un plan d'économies pour faire face aux nouvelles conditions de marché.
- La réduction de l'endettement du groupe et la restructuration de la dette de Gehl devraient rassurer le marché.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a d- affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.