Les marchés européens ont terminé la séance en forte hausse après la publication de plusieurs chiffres économiques meilleurs que prévu. L'activité manufacturière a dépassé les attentes des analystes en Chine et en zone euro, ainsi qu'aux Etats-Unis, confortant les espoirs des investisseurs concernant la reprise économique mondiale. A noter que les marchés seront fermés demain aux Etats-Unis et en Europe en raison du week-end de Pâques. Jeudi, le CAC 40 a gagné 1,42% à 4 034,23 points et l'Eurotop 100 a progressé de 1,54% à 2 315,20 points.
Richemont (+1,79% à 41,56 francs suisses) a enregistré la plus forte performance de Zurich, soutenu par le rachat du site internet de vente britannique Net-a-porter.com, dont il détient déjà 33%. Le groupe de luxe confirme les rumeurs récentes de la presse. Le succès de l'opération est acquis. En effet, l'offre est soutenue par des actionnaires représentant 80% des droits de vote, par la direction et par la fondatrice de la société, l'ex-journaliste de mode Nathalie Massenet. D'un point de vue stratégique, l'opération permet à Richemont de capitaliser sur un segment en forte croissance, note Oddo.
En hausse de 10,28% à 11,91 euros, Manitou a signé la deuxième plus forte performance du SRD derrière Sperian (+15%), soutenu par des perspectives encourageantes. Le spécialiste des chariots tout terrain a pourtant accusé de fortes pertes l'an dernier. "2009 a été une année sans précédent avec un chiffre d'affaires divisé par deux et une production industrielle divisée par quatre", a commenté le directeur général du groupe Jean-Christophe Giroux, cité dans le communiqué.
Sperian a bondi de 15,47% à 70,10 euros, se calant sur le prix offert, 70 euros, par Cinven pour racheter la société. Le prix proposé pour le spécialiste des équipements de protection individuelle correspond à une prime de 16% sur le cours de clôture du 30 mars et à une prime de 24% sur la moyenne du cours pondéré des volumes sur un mois. Le projet d'OPA doit être déposé d'ici la fin du mois d'avril. Le projet du fonds d'investissement britannique est bien partie pour réussir.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des directeurs d'achat (PMI) dans le secteur manufacturier est ressorti à 56,6 au mois de mars après 53,2 en janvier en zone euro. Il s'agit d'un plus haut de 40 mois. L'estimation flash donnait cet indice à 56,3.
Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont reculé de 1,3% en février après avoir baissé de 1,4% en janvier, chiffre révisé de -0,6%. Le consensus s'élevait à -1%.
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier a progressé à 59,6 en mars, contre 56,5 en février et un consensus de 57.
Aux Etats-Unis, le département du Travail a comptabilisé 439 000 nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière contre un consensus de 440 000. La semaine précédente, 445 000 inscriptions avaient été enregistrées, chiffre révisé de 442 000.
A la clôture, l'euro cote 1,3561 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.